vendredi 25 décembre 2015

133 - Bergers qui êtes ici-bas

Marre des chants de noël qui tournent en boucle dans la galerie commerciale du coin ? Fatigués d'entendre jouer les hautbois et résonner les musettes ? Envie de renvoyer définitivement au ciel le petit papa noël ? Excédé par les anges dans les campagnes qui vocalisent le divin enfant ? Pour sortir de la tourmente médiatico-commerciale, Dastum 44 vous offre une bouffée d'air pur.
Pour finir l'année 2015 voici donc un chant de circonstances. Il est extrait de la bible des Noëls Guérandais, de Fernand Guériff. Nous avons déjà beaucoup puisé dans ses collectes, ayant publié, avec le Parc Naturel régional de Brière les trois volumes inédits de ses recherches. Guériff avait auparavant publié à compte d'auteur le premier...et le cinquième, celui consacré aux noëls. Nous n'avons pas trouvé l'équivalent de ce chant dans d'autres recueils. Raison de plus pour vous en faire profiter.
Nous nous retrouverons en janvier, après la trêve des confiseurs. En attendant, faites comme nous : profitez bien des réveillons et des quelques jours de répit qui les accompagnent.
Pour écouter la chanson :

vendredi 18 décembre 2015

132 - Je suis née en Allemagne

Voici une chanson doublement énigmatique, tant par ses couplets que son refrain. Ce n'est pas la description du cotillon trop long par derrière et trop court par devant qui pose problème. C'est toute la symbolique liée aux gants qui nous entraîne dans un univers de pouvoir et de séduction aujourd'hui peu compréhensible. Quand au refrain, présent dans la majorité des chansons sur ce thème, il pose question sur l'origine de cette fille d'Allemand.
La première apparition de cette chanson dans un recueil date du 16ème siècle, avec Jehan Chardavoine (1). Ce qui signifie que cette histoire est sans doute bien antérieure. Elle a traversé les siècles jusqu'à nous en conservant intacts certains détails mais sans qu'ils aient pour nous une signification évidente. Voyons cela de plus près.
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samedi 12 décembre 2015

131 - Chers compagnons honnêtes

Loin de nous l'idée de publier des chansons en feuilleton. Celle ci serait pourtant un second épisode idéal pour l'aventure entamée la semaine dernière : le compagnon se décide à partir. Quel métier fait-il ? Maçon ou charpentier, ouvrier du bâtiment que les intempéries hivernales ont mis plusieurs fois au repos forcé. Maintenant que l'alouette chante, ce n'est pas le travail mais la route qu'il reprend.
Résumé du chapitre précédent : nous nous étions quitté avec une interrogation sur les motifs du départ. Cette fois le doute n'est plus permis. Le texte est explicite : « tu m'y laisses en larmes, un enfant sur les bras ». Encore une fois, derrière des considérations professionnelles qui pourraient la faire passer pour une chanson de métiers, l'intrigue se dédouble avec une affaire sentimentale.
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vendredi 4 décembre 2015

130 - Entre Paris et Nantes

Essayons d'y voir clair : Entre Paris et Nantes ne relate pas le dernier FCNA – PSG. C'est une chanson du tour de France ; pas celui des cyclistes survitaminés mais celui des compagnons qui apprenaient l'art de leur profession chez différents maîtres. C'est donc une chanson de métiers ; il y est question de sabotier, mais la chanson s'adapte à bien d'autres occupations.
Son thème principal, invariable d'une version à l'autre, est la reconnaissance de l'ouvrier comme un parfait compagnon digne de succéder au patron ; avec à la clé la proposition d'épouser une de ses filles. Ce mariage arrangé se heurte au refus du compagnon le plus souvent pour cause d'incompatibilité avec l'engagement moral de faire le « Tour de France ». Mais les excuses peuvent aussi servir à refuser poliment une situation embarrassante. De toutes façons, va y'avoir du sport.
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samedi 28 novembre 2015

129 - L’ivrogne et le pénitent

Les chansons dialoguées sont assez nombreuses dans la tradition : entre parents et enfants, mari et femme, amant et amante...Certaines sont très connues comme les répliques de Marion, le repas de Magloire (1), etc
Celle que nous vous proposons cette semaine est d'un genre plus restreint, celui des chansons qui proposent un véritable débat entre deux personnages. Dans ce cas, le jeu des réponses contradictoires se poursuit tout au long de la chanson, d'un vers à l'autre ou d'un couplet à l'autre. A quelques exceptions près le thème de la dispute contient un discours moralisateur où la tempérance joue un grand rôle. Mais les arguments développés ne sont jamais à sens unique et chaque parti peut y trouver son compte. Ce qui n'est pas le cas dans d'autres chansons en forme de dialogue – comme celle entre un ivrogne et sa femme (2) – où l'un des deux protagonistes finit par l'emporter. Pour l'heure, voici donc un débat contradictoire entre buveur et abstinent.
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dimanche 22 novembre 2015

128 - Le scandale du blé

Comme vous l'avez noté dans notre rubrique actualités, Dastum 44, propose prochainement deux ateliers sur la base du répertoire local. Le premier est consacré aux collectes d'Abel Soreau, que nous avons largement utilisées dans ce blog. Le second passe en revue les chansons composées sur des timbres. C'est ce qu'illustre la chanson de la semaine.
Le scandale du blé est un texte imprimé sur feuille volante. Nous n'avons pas réussi à dater précisément sa création. Mais l'augmentation des prix des produits alimentaires ou les difficultés des professionnels de l'agriculture sont des sujets récurrents. Ils font débat encore aujourd'hui et ce pamphlet peut certainement s'appliquer à plusieurs époques lointaines ou récentes.
Ce qui nous intéresse ici c'est que la chanson utilise un timbre. C'est à dire que son auteur pour en faciliter l'interprétation a choisi un air connu d'un grand nombre de personnes. Les acheteurs de la feuille volante pouvant ainsi la chanter eux même sans avoir besoin de lire la musique ou d'en apprendre une nouvelle.
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vendredi 13 novembre 2015

127 – Au son de la navette

On parle beaucoup ces temps derniers d'une réforme du droit du travail. C'est donc opportunément que nous apportons notre pierre à l'édifice avec une chanson connue sous le titre de la semaine ouvrière, qui décrit sous un aspect humoristique les relations patrons-ouvriers.
Elle semble revendiquer une semaine idéale, du genre connu autrefois des écoliers comme la semaine des quatre jeudis. La plupart des versions connues se rapportent aux travailleurs du textile : tisserands (tessiers), ici les compagnons-sergers. Certaines autres professions l'ont adoptée : cordonnier, sabotiers...Mais c'est une arme à double tranchant. De chanson corporatiste symbolisant la bonne entente des compagnons, elle peut aussi devenir un objet de moquerie de professions supposées se prélasser à longueur de temps. On a souvent constaté dans les milieux ruraux une tendance des travailleurs de la terre à mépriser les citadins en général et les artisans en particulier. Qu'on n'oublie pas le nombre de chansons moquant les tailleurs, même si c'est pour d'autres raisons.
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samedi 7 novembre 2015

La télé à table

Peut on regarder la télé en profitant des plaisirs de la table ?
A l'inverse on peut chanter les plaisirs de la table à la télé. Dastum 44 a donc été invité à présenter son CD « chants des plaisirs de la table" sur le plateau de TéléNantes. Pour visionner cette présentation cliquez ici

Et après cette mise en appétit, chantez à votre tour !

126 - C'étaient trois jeunes marins

Cette semaine encore nous essayons de coller à l'actualité. Comment ? En vous proposant une chanson de naufrage qui tombe à pic pour illustrer la transat du marchand de café et ses trimarans adeptes du retournement de situation.
Les marins qui s'échouent et en profitent pou retrouver leurs belles est un classique de la chanson maritime. Cependant, le thème, difficultés de la navigation mises à part, n'a rien du chant de marins. Il est centré sur une relation amoureuse, plus ou moins développée selon les versions. La majorité d'entre elles ont été recueillies dans des pays proches de la mer : Haute Bretagne ou Vendée. A de rares exceptions près, les trois marins viennent du port de Nantes, une ville très présente dans les chansons (1). Leur destination est plus variable puisque selon les versions ils atteignent les côtes d'Angleterre, de Hollande ou d'Espagne. Cette version briéronne (2) les envoie jusqu'en Irlande.
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vendredi 30 octobre 2015

125 - Le déserteur repris

L'armée française s'offre de pleines pages de publicité pour vanter les mérites du beau métier de militaire. Nous avons décidé d'apporter notre contribution à cet effort de recrutement en publiant une nouvelle chanson de déserteur. Si vous suivez ce blog depuis un bout de temps cette chanson vous en rappellera une autre (1). Les deux ont en commun une expression très imagée. Le jeune homme à qui on demande de présenter son congé, c'est à dire sa permission, répond qu'il est sous la semelle de ses souliers. Bel exemple de franchise quand dans d'autres versions le héros tente de se justifier en disant qu'il l'a perdu ou se l'est fait voler.
Franchise et inconscience, puisque dans presque chaque cas l'intervention des gendarmes aboutit à une fin tragique. Cette chanson ne fait que nous ramener en prison. D'autres se terminent plus souvent par l'envoi d'un courrier à sa bonne amie juste avant le peloton d'exécution ! Ici, le déserteur a le temps de passer voir son aimée, même si elle semble un peu réticente à l'idée de l'héberger.
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vendredi 23 octobre 2015

124 - Le moine de Vertou

Encore une fois notre publication hebdomadaire colle à l'actualité. Non pas par son thème, mais parce que son interprète, Hervé Dréan, a choisi de fêter ses quarante ans de collectage le week-end prochain, du 30 octobre au 1er novembre, à la Roche Bernard. Au programme des festivités deux concerts, un fest-deiz, des ateliers, randonnée chantée et repas traditionnel. Tous les détails ici
Puisque l'actualité de la semaine c'est aussi la « Bogue » à Redon, signalons que c'est suite à la 1ère Bogue d’Or, en 1975, qu'Hervé a commencé à rassembler quantité de chansons, de contes, de musiques et autres traditions autour de ce pays de l'estuaire de la Vilaine, majoritairement en Morbihan et pour partie en Loire-Atlantique. La chanson que nous avons choisie pour illustrer cet événement fait justement partie du répertoire de M. Sébilot, d'Herbignac.
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samedi 17 octobre 2015

123 - Au pied d’un lilas blanc

Des siècles de rivalité avec les gens d'outre manche ont laissé des traces dans les chansons traditionnelles. Si la famille royale est aujourd'hui un des meilleurs arguments de vente de la presse « people », la tradition populaire n'a jamais raté une occasion de la brocarder : batailles navales et suprématie des mers, mariages princiers forcés, relations amoureuses... C'est justement en buvant à la santé des amoureux qu'on a pris l'habitude de réserver à la reine d'Angleterre une expression que notre célébrité locale le général Cambronne (1) servit sur un plateau à ses troupes.
Maintenant qu'un tunnel a fait d'Albion une presqu'ile, après des siècles d'isolement, on a tendance à oublier que notre territoire fut l'objet d'affrontements plutôt longs où la présence des troupes anglaises sur le continent était constante. On parlait français à la cour d'Angleterre et une bonne partie de ces troupes venait de vassaux français ralliés à la cause, parfois épisodiquement.
Bref, l'intervention de ce souverain étranger dans une chanson française n'a rien d'étonnant. Le sujet précis de la discorde l'est un peu plus.
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samedi 10 octobre 2015

122 - Quand la bergère s’en va au champ

N'y a rien d'aussi charmant que la bergère aux champs...et pourtant tout ne va pas pour le mieux entre elle et son amant. Poursuivant notre série de chansons d'amour qui finissent mal, voici une histoire, très répandue dans notre région, de dispute à propos du caractère bagarreur du garçon. Subissant les reproches de la belle le galant provoque la rupture. Les anneaux qui symbolisaient leur amour, sans doute leurs fiançailles, deviennent l'objet du désaccord. Mais une fois la séparation consommée la bergère exprime son regret.
C'est la conclusion de notre chanson, mais il n'en est pas toujours ainsi. En cherchant d'autres versions de cette dispute on découvre que les torts sont peut-être plus partagés qu'il n'y paraît. Explications :
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jeudi 8 octobre 2015

Albert Poulain

La mauvaise nouvelle est tombée hier : Albert Poulain nous a quitté. Depuis plusieurs mois nous le savions miné par cette terrible maladie qui nous effraie tous.
Notre chanson de la semaine évoquait une version collectée et chantée par Albert Poulain. Cela n'avait rien de prémonitoire. En fait, il se passe rarement plusieurs semaines sans que la publication d'une chanson sur ce blog ne nous amène à faire référence à ses travaux, ses collectes. Nous avions entendu et vu Albert chanter cette « chansonnette nouvelle » lors d'une balade chantée. Il vivait ses chansons de toute sa voix et de tout son corps en mouvement. Albert Poulain a consacré son existence a donner vie à ces contes et ces chansons recueillies auprès de passeurs de tradition.
A leur tour ces chansons continueront à le rendre vivant dans nos souvenirs.

vendredi 2 octobre 2015

121 - Chansonnette nouvelle

Dans la série amours malheureux, voici notre livraison de la semaine. En attendant de trouver une chansonnette avec un dénouement heureux (1), en voici une qui se proclame nouvelle avec pourtant un thème très ancien. O, combien de marins, combien de capitaines – de soldats aussi – qui partis pour des aventures lointaines, n'ont pas attendu longtemps pour avoir le mal du pays. Surtout si au pays est resté une blonde dont le souvenir attise les regrets.
Trop tard ; la mie se meurt, ou elle est morte. Le retour de l'amant n'y changera rien. Seule la fin de la chanson peut subir quelques variations.
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mercredi 30 septembre 2015

Les plaisirs de la table

Nous vous l'avions promis. Il est arrivé. Le disque « chants des plaisirs de la table » est désormais disponible. Un CD de 23 titres au menu copieux et alléchant (Ah, les chants!!!). Pour vous procurer cette magnifique galette il vous faudra juste fournir un peu de blé : quinze euros (plus 2,50 € pour les frais de port si livraison à domicile). Tous les détails dans la rubrique « éditions ».
Sa sortie a été fêtée comme il se doit, avec un repas chanté qui a réuni les participants au disque et de nombreux convives. Après les chants à la marche et le répertoire à danser c'est le troisième CD de la collection « en Loire-Atlantique » dont l'objectif est de valoriser le répertoire traditionnel au travers des pratiques actuelles.
Bien occupés par ces festivités, nous avons un peu décalé la parution de la chanson de la semaine qui reprendra son cours très prochainement.


vendredi 18 septembre 2015

120 - Ami, mon bel ami

Mon amant me délaisse...je ne sais pas pourquoi. Le thème n'a rien d'original ; il est même plutôt courant dans le folklore francophone (1) ; et c'est loin d'être une exception française. Des chansons d'amour qui n'ont pas pour thème l'abandon, la séparation, la tromperie ou le rejet...ça existe. Mais c'est rare.
Celle ci laisse supposer que le motif de la séparation est un départ pour l'armée. Le dernier couplet semble l'indiquer, même si les tambours de régiments sont rarement garnis de roses. Mais les récriminations de la belle peuvent faire penser qu'il était plus facile au galant de s'engager dans l'armée que dans le mariage. On aurait pu lui trouver pour titre ; des promesses, toujours des promesses.
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mercredi 16 septembre 2015

Pour vous mettre en appétit...

Le disque "chant des plaisirs de la table" reste en souscription jusqu'au 25 septembre. Pour vous mettre en appétit voici le menu qui vous est proposé:


Rappelons que la sortie officielle de ce disque est l'occasion d'un repas chanté organisé à Derval, à la ferme du champ Jubin, route de Nantes. Pour y participer l'inscription est obligatoire. Contactez nous au 02 40 35 31 05 avant la fin de cette semaine.

vendredi 11 septembre 2015

119 - Voila ma journée faite

Délaissant pour une fois, nos sources enregistrées et les publications locales, nous sommes allés chercher cette chanson dans un recueil publié à Paris en 1910. Dans Chansons de métiers (1), Paul Olivier a regroupé environ 400 chansons associées au travail «  Soit qu'elles se chantent durant la tâche et s'appliquent à reproduire par la mélodie le rythme du travail auquel elles s'associent... soit qu'elles se chantent par pur délassement en dehors du travail dont elles sont la glorification et la manifestation extérieure ». Les chansons de la première catégorie sont plutôt rares, hors du milieu maritime (2). Celle ci est donc bien un divertissement d'après travail. Olivier la classe à la rubrique ouvriers d'usine et donne pour origine : Indret. Bien qu'il ne cite pas ses sources, d'autres collectes effectuées sur le même secteur confirment l'existence de versions proches.
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vendredi 4 septembre 2015

118 - La complainte du Bois-Vert

La complainte criminelle est un genre qui n'a pas survécu à la télévision. Ce que les actualités nous donnent aujourd'hui quasiment en direct se transmettait aussi autrefois par ce média. Avant l'arrivée de la radio puis de la télé, la relation des événements marquants utilisait beaucoup la chanson diffusée sur feuille volante.
Nous avons déjà donné un exemple d'événement local traité de cette façon avec la chanson Les mystères de l'Erdre (1). La complainte du Bois Vert est plus récente mais correspond au même besoin de mémoire locale et utilise le même procédé : un texte lyrique et édifiant, n’hésitant pas à mettre l’accent sur les détails les plus affreux afin d’affecter les esprits.
Vous pouvez entendre l'enregistrement original de cette chanson dans le double CD Anthologie du patrimoine oral de Loire-Atlantique que nous avons publié en 2012. Depuis sa parution nous en avons appris un peu plus sur ce fait divers.
pour lire la suite et écouter la chanson:

vendredi 28 août 2015

117 - Chanson de la mariée (l'oiseau)

La rentrée est proche pour beaucoup d'entre vous ; déjà passée pour d'autres. Aussi, cette semaine nous allons commencer tout en douceur. Cette chanson vient compléter une série déjà publiée l'an passé (1). Elle se rapproche de la fameuse chanson de la mariée, formalisée jadis par l'abbé Gusteau. Habituellement elle est accompagnée de l'offrande d'un bouquet ou d'autres présents. Ici, ce sont des friandises ; mais son originalité tient dans la présence d'un oiseau.
La chanson a été notée chez Stéphane Glotin, de Campbon, qui la tenait de sa grand-mère : «  la chanson était chantée à la fin du repas de noce par les amies de la mariée qui lui offraient un plat de friandises dans lequel ils avaient mis un oiseau qui s'envolait quand elles soulevaient le couvercle. »
Si vous connaissez d'autres témoignages sur cette coutume n'hésitez pas à nous en faire part.
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vendredi 31 juillet 2015

116 - Les gars de Guérande

Evadez vous avec la chanson traditionnelle. Quel beau slogan ! Cette chanson le met en pratique en nous offrant une nouvelle fois le récit de prisonniers qui retrouvent la liberté par une intervention féminine. Mais ici l'aide vient de l'extérieur, la fille du geôlier n'y est pour rien.
Après la publication de cette chanson, le blog de Dastum 44 prend quelques vacances. Nous nous retrouverons après le quinze août. Notre rentrée sera chargée en actualités avec la sortie attendue du CD « chants des plaisirs de la table » (1). En attendant vous pourrez nous retrouver dimanche 16 août, au festival « les celtiques de Guérande » du coté de la scène traditions orales (2).
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vendredi 24 juillet 2015

115 - Le petit moine

La majorité des chansons qui trouvent place dans ce blog sont issues de collectes réalisées en Loire-Atlantique et mises en valeur par Dastum 44. Pour apprendre ces chansons vous disposez d'enregistrements numérisés, qui représentent des heures d'écoute (1). D'autres proviennent de sources plus anciennes, imprimées il y a plus de cents ans (Soreau, Guéraud...) ou plus récemment (Guériff, Dréan...). Nous les réinterprétons pour les rendre plus accessibles.
Une autre solution est d'apprendre directement des générations précédentes. C'est ce qu'a fait le chanteur que vous entendez aujourd'hui en apprenant le répertoire de ses parents. Suppression des intermédiaires : directement du producteur au consommateur !
La chanson du petit moine qui va voir les filles est présente dans tous les répertoires. L'histoire se déroule toujours de la même façon et la chute est identique. C'est souvent le refrain qui marque les différences d'une version à l'autre.

samedi 18 juillet 2015

114 - Il est une fillette

Puisque les beaux jours de l'été nous incitent à fréquenter le bord de mer, voici une nouvelle chanson à résonance maritime. Il est d'usage dans certaines chansons de marins d'utiliser des termes techniques du bord pour désigner l'anatomie féminine. Ici, c'est toute la chansons qui est basée sur la comparaison entre la goélette et la beauté d'une fille. Sans que cela ne puisse passer pour une remarque sexiste, rappelons que dans la marine anglaise les bateaux sont systématiquement du genre féminin. La langue française est plus hésitante à ce sujet : un paquebot, un trois-mats, mais une chaloupe, une goélette...
Quand à l'analogie des termes utilisés, des questions restent sans réponse. Si les écoutilles sont passées dans l'argot pour désigner les oreilles, les écubiers sont plus malaisé à définir. Sur un bateau, ce terme désigne les orifices destinés au passage de la chaîne d'ancre. Mais ici, à votre avis ?
Mmmh ?
Passons à la suite.
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vendredi 10 juillet 2015

113 - L'Amiral Gervais

Nous allons fêter prochainement le 14 juillet commémorant la brise de la pastille. Profitons en pour glisser dans ce blog une petite chanson patriotique. Encore une fois ce texte, malgré les apparences, ne peut être classé dans le domaine de la tradition. Son auteur est connu : Il s'agit de Yann Nibor, véritable poète de la marine. Ses compositions ne sont pas des chants de marins mais des chansons sur la vie des marins.
Ce qui motive l'enregistrement de cette chanson c'est qu'elle correspond au travail effectué par l'association Dastum 44 sur les chansons liées à la guerre de 14-18. Elle est de la veine de tous ces textes qui préparent l'opinion au prochain conflit.
La conférence proposée sur ce sujet est présentée dans la rubrique « nos prestations ».

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Le mystère de l'Erdre enfin résolu !

Nous en savons aujourd'hui un peu plus sur la chanson « les mystères de l'Erdre » mise en ligne en novembre dernier (n° 79). Nous devons un grand merci à Maxou Heintzen (1), infatigable chercheur et grand spécialiste des complaintes criminelles, grâce à qui l'affaire a pu être datée et précisée.
Au cours de ses recherches, Maxou a retrouvé la feuille volante à la BNF, où elle porte le cachet du dépôt légal 1884. Des précisions importantes sont données par la presse de l'époque, comme vous pourrez le voir sur cet article du“Petit Parisien” du 7 juin 1884 (l'article débute en bas à gauche)
Voilà donc les indications qui nous manquaient : le crime a eu lieu le 18 janvier 1884. Le procès s'est tenu début juin, et la feuille volante (qui cite le jugement) a été imprimée dans la foulée . L'article suggère le mobile du crime : Constance était enceinte de trois mois et Donatien n'avait aucune intention de l'épouser.
Après sa condamnation, Donatien Hémion a été transporté en Nouvelle Calédonie (2).

notes
1 – Jean-François « Maxou » Heintzen, musicien du groupe la Chavannée, est l'auteur de la rubrique Pattes de mouches et rats d'archives dans la revue Trad'magazine. Il se définit lui même comme membre de « l’université de Cherchologie du Centre » et est, en fait, titulaire d’un doctorat d’histoire sur les pratiques musicales des milieux populaires dans le centre de la France.

2 - d'après la base de données qui recense les dossiers individuels des condamnés aux bagnes coloniaux, conservés aux Archives nationales d'outre-mer.

samedi 4 juillet 2015

112 - Bonjour, belle bergère

Le personnel féminin en charge du cheptel ovin (1) est omniprésent dans la chanson traditionnelle. Ce goût pour les bergères a atteint son paroxysme au 18ème siècle où la vogue des bergères, bergerettes, bergeries et pastourelles...a donné naissance à tout un répertoire. Il existe toute une série de chanson dialoguées entre une bergère et un « monsieur ». La nuance a son importance car il ne s'agit pas du dialogue entre deux amoureux mais bien d'un prétendant d'une condition et d'un âge supérieurs qui tente de séduire une petite jeunette exerçant une occupation du bas de l'échelle sociale (2). Garder les animaux aux champs ne requiert aucune compétence particulière. On y envoyait souvent les enfants et les jeunes filles malgré les dangers inhérents à cet isolement. De nombreuses chansons populaires nous décrivent les risques encourus.
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vendredi 26 juin 2015

A table !

Notre CD « chants des plaisirs de la table » sortira officiellement en septembre. Nous vous avons déjà parlé de ce nouveau concentré de répertoire. Après les chants à la marche et chants et musiques à danser, c'est le troisième volet de la collection « ...en Loire-Atlantique »
Cette galette très complète fait le tour des traditions du boire et du manger avec 23 chansons allant de la ballade au chant à boire, pour toutes les occasions de faire la fête. Pommes de terre, civelles, brochet beurre blanc et muscadet sont au menu. Toutes les interprétations, très variées, sont basées sur le répertoire collecté dans le département. Il sera en vente au prix de 15 euros.
Pour être sur de ne pas manquer cet événement, deux solutions :

  • souscrivez dès maintenant en nous adressant votre règlement par chèque, avec vos noms et adresse, à : Dastum 44 - 69 rue de Bel Air - 44000 Nantes
  • participez au repas chanté organisé pour la sortie du disque, dimanche 27 septembre à Derval (sur inscriptions – 16 €)   

111 - Quand Margotton sort de sa cour

Petites annonces chantées : « échangerais vieux mari malade contre jeune amant bien portant » et « à saisir : vieille peau pour articles de maroquinerie ». Où est donc la morale dans cette chanson ?
Elle appartient à la vaste série des « mal-mariées » qui évoquent les griefs des femmes à l’encontre de leurs maris. Les reproches les plus fréquents portent sur les violences conjugales, l’intempérance, l’infidélité, ou bien, comme ici, sur l’âge du mari lorsqu’il est bien plus élevé que celui de son épouse. Celle-ci rêve alors de se débarrasser de son conjoint, y compris par les moyens les plus expéditifs, qui sont l’expression poétique de sa frustration.
L'interprétation que vous allez entendre vient des concerts organisés pour les vingt ans de Dastum 44. L'original lui même figure sur le double CD « anthologie du patrimoine oral de Loire-Atlantique » publié à cette occasion (1)
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vendredi 19 juin 2015

110 - Le garçon marinier

La chanson que nous vous proposons cette semaine a été publiée dans le tome 4 des ouvrages de Fernand Guériff, consacré en partie à la danse (1). Ce bal paludier a été recueilli par Guériff auprès du cercle celtique des paludiers, à Saillé. Pourtant, ce n'est pas vraiment une chanson traditionnelle.
Dans ce cas, nous direz vous, c'est rudement bien imité. Nous avons là, en une dizaine de vers, un véritable catalogue de la tradition francophone regroupant un certain nombre d'images, voir de clichés présents dans plusieurs chansons types. Cette simple coïncidence est déjà une indication de la facture récente de ce texte. Le refrain inédit en est une autre. Mais voyons tout cela en détail :

vendredi 12 juin 2015

109 - Le chaudronnier dans le four

Dans les chansons traditionnelles, les galants dont les aventures amoureuses finissent de façon tragi-comique exercent souvent les mêmes professions. Pour les tailleurs ou les boulangers, la moquerie populaire est peut être une façon de se venger de professions soupçonnées, à tort ou à raison, de profiter de leur situation. Pour les marchants ambulants, comme notre chaudronnier, c'est aussi l'éternelle méfiance vis à vis des « voyageurs » qui s'exprime.
Cette chanson, issue des archives sonores de Loire-Atlantique est certainement une des plus complètes de ce type. Tous les détails de cette aventure fort ancienne (1) se retrouvent en partie dans d'autres versions (2). Plus d'un siècle après les premières collectes et près de trois cent ans après la première publication, la tradition orale nous restitue, mot pour mot, les détails de cette aventure.
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vendredi 5 juin 2015

108 - Le marchand d'amour

Cette semaine nous franchissons quelques limites départementales. Tout d'abord en vous invitant à la soirée chansons autour du répertoire du boire et du manger, organisée vendredi 12 juin à la brasserie la Bambelle à Saint Gravé. C'est dans le Morbihan. Retrouvez toutes les infos dans la rubrique actualités.
Ensuite, en allant chercher hors Loire-Atlantique la chanson de la semaine. Tant qu'on est chez les voisins, on y reste ; mais cette fois nos sources sont en Ille et Vilaine, du coté de Bain de Bretagne où a été collectée cette chanson au titre équivoque : le marchand d'amour. Même si des chansons sur un thème identique ont pu être entendues dans notre aire habituelle, celle ci est nettement identifiée avec une autre partie de la Bretagne : les Côtes d'Armor !
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vendredi 29 mai 2015

107 - Le bonhomme qui porte sa femme à vendre

Parmi tous les textes populaires qui traitent des déboires conjugaux il en est des quantités qui donnent la mauvaise part à l'époux : les petits maris, ivrognes au cabaret...ou le beau rôle aux femmes : ah que les femmes sont bêtes d'obéir à leur mari. A l'inverse, dans celle ci, c'est le marié déçu qui cherche à se débarrasser de sa moitié.
Son origine est très ancienne. Christophe Ballard, vers 1705, en donne une version succincte (1). L'originale devait être suffisamment forte, pour qu'on la retrouve un peu partout dans des versions très proches pour les paroles sinon pour la musique. La nôtre vient de collectes de Charles Loyer, prêtre à Pontchateau au milieu du 19ème siècle.
pour écouter  la chanson et lire la suite:

vendredi 22 mai 2015

106 - Le charbonnier galant

Il n'y a pas de sot métier. Il en est pourtant qui rendent les relations galantes difficiles. Nous ne parlerons pas aujourd'hui du couturier refusé à cause de son aiguille, mais du charbonnier à la chemise noire. Il ne s'agit pas du marchand de charbon qui traîne son métier comme un boulet, mais du « bougnat » fabricant de charbon de bois.
Ce métier rural a périclité avec la commercialisation du charbon puis du gaz butane en bouteilles. Il ne reste plus à cette profession que la vogue des barbecues pour survivre. Une chanson, connue dans bien des régions, a célébré les aventures de ces « goules noires » cuiseurs de bois. Notre version vient de Saint Nazaire où elle a été collectée par Gaston Le Floc'h (1).
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vendredi 15 mai 2015

105 - L'homme sans pareil

A la recherche de l'homme universel, nous voici dans le domaine de la vantardise absolue. Cette chanson a été collectée à plusieurs reprises dans nos régions. L'original de cette version figure sur le double CD « mille métiers, mille chanson » publié par Dastum en 2007 (1).
Elle énumère plus de cinquante métiers différents sans suite logique, en passant « du coq à l'âne ». La juxtaposition de métiers dissemblables semble même voulue tout au long de ce texte. On passe sans transition du rétamage de casserole à la médecine, de la dentelle à la vidange et de la cuisine à la semelle. Le procédé qui consiste à opposer des métiers très éloignés fonctionne d'un bout à l'autre de la chanson. Pourtant, une des activités surpasse toutes les autres et nous entraîne vers d'autres horizons.
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vendredi 8 mai 2015

104 - C’était un jeune dragon

Trop tard ! C'est le titre donné à cette histoire dans plusieurs recueils de chansons. Il résume bien l'essentiel puisque le soldat en permission revient au pays après l'enterrement de sa bien aimée. Mais d'autres détails nous intriguent dans cette complainte, comme le dialogue entre la morte et le soldat, ou encore cette conclusion sur l'engagement du jeune homme pour oublier son chagrin.
La trame de cette chanson est identique pour les nombreuses collectes réparties dans toute la francophonie, et au delà. Seuls quelques détails diffèrent qui retiendront toute notre attention. Elle a été notée de nombreuses fois en Haute Bretagne. La version qui nous a servi de base cette semaine est celle enregistrée dans le double CD « Anthologie du patrimoine oral de Loire-Atlantique » (1), chantée par Odile Jannault et Hélène Chaplais dans le pays de Chateaubriant.
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vendredi 1 mai 2015

103 - Embarquons dans l’ belin (le coq Martin)

Vous connaissez tous cette histoire : c'est un gallinacé, tantôt le coq Martin, tantôt la poule à Colin. Le volatile s'est rendu coupable de manger du grain ou du pain. Son châtiment est définitif ; il passe à la casserole. Disons plutôt qu'il illustre l'adage d'Henri de Navarre, quatrième du nom, qui voulait que chacun de ses sujets puisse mettre la poule au pot le dimanche. Attirés par l'odeur, les voisins, le maire, les filles du village et plus fréquemment le curé viennent y tremper leur pain. Le représentant du clergé est alors raillé pour sa gourmandise qui lui vaut quelques désagréments.
Ici on se contente de savoir qu'il a mangé sa main. Souvent une morale complète l'histoire, dans le genre punition de la gourmandise. Il ne pourra plus dire la messe aux paroissiens !
Voici donc une chanson qui, en toute innocence, nous en apprend beaucoup sur les habitudes alimentaires du peuple et ses relations parfois délicates avec des religieux pas toujours exempts de reproches.
Mais c'est le refrain qui va nous occuper le plus aujourd'hui.
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vendredi 24 avril 2015

102 - La petite galiote

Deux ans déjà ! Deux ans que ce blog est en route avec chaque semaine une chanson traditionnelle collectée en Loire-Atlantique. Pour fêter cet anniversaire nous revenons sur la première chanson à y figurer officiellement : la petite galiote ; mais dans une interprétation différente.
Cette chanson se contente de présenter le retour d'un navire à son port d'attache. La plupart des versions de ce type y ajoutent auparavant le récit de combats (1) contre des Anglais ou des Flamands. Pour un retour du Brésil, un combat naval contre des Portugais serait d'ailleurs plus logique. Sous François 1er, des marins bretons avaient installé une colonie sur les côtes du Brésil. Ils en furent chassés par les Portugais, ce qui donna lieu à toute une série de batailles impliquant des corsaires (2).
Comme vous l'avez remarqué, une majorité des chansons enregistrées pour ce blog...
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vendredi 17 avril 2015

101 - Je me suis engagé par chagrin de ma mie

Jusqu’à ce qu’un certain Boris ne se fende d’une lettre pour le président, cette chanson était la plus connue et la plus reprise de toutes celles qui parlent de désertion. Ce ne sont pas les textes qui manquent, dans la tradition, pour conter les aventures du soldat qui abandonne son régiment. Ce déserteur qui tue son capitaine nous ramène aux temps de l’ancien régime, bien avant la conscription obligatoire. C’est une époque marquée par une succession de Louis belliqueux, obligés de recruter en masse pour leurs campagnes. Le désir de fuir un quotidien médiocre, l’attrait des voyages ou de l’argent, plus souvent que les chagrins d’amour, sont à l’origine des vocations militaires. Par la suite, le désenchantement, la nostalgie et même l’argent sont les causes de désertion.
Mais bien qu’elle soit classée comme une chanson de déserteur, la véritable intrigue de cette histoire est la rivalité amoureuse entre un soldat et son capitaine. Le titre qui lui est le plus souvent attribué « le capitaine tué par un soldat » est explicite.
Reprenons tout cela dans l’ordre :
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vendredi 10 avril 2015

100 - Belle, allons y nous promener

Pour la centième publication dans ce blog, il fallait une chanson qui soit à la hauteur. Cette histoire de tueur de femmes désarmé par la ruse et finalement victime du sort qu'il réservait à sa conquête est l'une des plus répandue des ballades tragiques. Sur un thème immuable elle se décline en de multiples versions. Si nous vous avons habitué à comparer entre diverses collectes régionales et francophones, c'est cette fois à tous les coins de l'Europe qu'il faudrait chercher des parentés : de Scandinavie au Portugal et de Hongrie en Ecosse (1)....
Pour se contenter de nos proches contrées, elle est connue essentiellement sous deux titres qui mettent l'accent tantôt sur la cruauté du personnage - le tueur de femmes – tantôt sur sa mort exemplaire – le galant (ou le traître) noyé.
Bien que moins complète que beaucoup d'autres, notre version entendue entre Saint Nazaire et la Brière, présente une originalité : la femme promet à son tourmenteur une fin particulière. Il sera mangé par les poissons !
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vendredi 3 avril 2015

99 - Le roi d’Espagne a-t’ordonné

Les hommes préfèrent les blondes. Le roi d'Espagne n'échappe pas à la règle.
Cette chanson date d'une époque où la teinture n'était pas si courante. Pour y remédier on fait appel à un métier qui n'a, à priori, rien à voir avec la capilliculture. Le doreur (ou dorurier, ou doratier) pratiquait au pinceau ou à la feuille sur des métaux ou du bois, les encadrements par exemple. Une autre chanson évoque ce métier : celle où l'amant se fiance à la fille d'un dorurier de Nantes quelque peu magicienne (1). Il est vrai que cette profession utilisait des ingrédients inhabituels, comme le mercure.
Quand au roi d'Espagne, et à ses filles, sa popularité remonte à l'époque des grandes découvertes, de la renaissance et du siècle d'or ibérique. Par delà les démêlées entre les deux pays, l'idée de la richesse espagnole est restée dans les chansons. Cela ne nous permet pas pour autant de dater celle ci. Elle est assez rare et plutôt localisée dans l'ouest.
Notre version vient des collectes de Claude Pavec publiées en 1884 sous le titre de «  chants populaires de Haute Bretagne recueillis par un guérandais de 1809, habitant Savenay depuis 50 ans ». Elle a été reprise par Fernand Guériff dans son premier ouvrage (2).
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vendredi 27 mars 2015

98 - A Férel y'a une noce

Les aventures de la vieille qui danse avec des jeunes gens est répandue dans toute la France et jusqu'en Italie ou en Catalogne. Plus de neuf fois sur dix, c'est à Paris que le bal ou la noce ont lieu, quels que soient l'air et le refrain. Il faut donc admettre que Férel est une commune bien importante pour détrôner la capitale dans cette chanson !
Bien sur, vous pourrez nous faire remarquer que dans un blog consacré à la chanson traditionnelle en Loire-Atlantique, il est incongru de trouver une telle chanson collectée et vantant une commune du Morbihan. Oui, mais en cette période de réformes territoriales, souvenons nous que Férel, située au sud de la Vilaine et autrefois rattachée à l’évêché de Nantes, ne doit son appartenance au département voisin qu'aux échanges de territoires qui ont donné les découpages des départements à la période révolutionnaire (1).
Bref, cette jolie chanson, interprétée ici en rond paludier, a été collectée sur place par Hervé Dréan (2). Son originalité qui situe l'action à Férel mérite bien qu'on s'y attarde un peu.
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vendredi 20 mars 2015

97 - Là-bas, y’a un petit bois

Quelle histoire ! Le garçon et la fille sont allés au bois. Ce qui laisse sous entendre un peu plus qu'on ne veut bien nous dire. La fille s'est blessée avec une « épine noire » et s'en est rendue malade. Voilà de la métaphore de première classe. Le galant est allé cherché sa mère. Pour soigner la fille ? Mais de quel mal étrange ? Quand il revient sa mie est morte et, de chagrin, il va se faire lui même un sort. Mais c'était pour de rire ! Même pas mal ! Heureusement parce que la feinte n'était juste que pour vérifier les sentiments du garçon.
Quelle histoire ! Qu'est ce qui justifie l'intervention de la mère ? Et quel est le rôle du rossignol dans cette aventure ?
C'est ce que nous allons voir.
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vendredi 13 mars 2015

96 – de l'assiette et du poulet

Barbelivien sur le blog de dastum 44 ! Non vous ne rêvez pas ; ce n’est pas Didier mais Jean.
Jean Barbelivien était un accordéoniste du pays de Chateaubriant, tenant son répertoire de son père. Il a été enregistré sur une cassette audio publiée par Dastum en 1991 (1). Cet enregistrement fait toujours référence pour le répertoire à danser du pays de Chateaubriant.
Si, comme à votre habitude, vous vous êtes précipité sur le fichier son avant de lire ces lignes, vous vous demandez où est passée la chanson de la semaine ?. Patience, voici l’explication.
L’air que nous vous proposons est joué pour faire danser l’avant deux. A cette mélodie toute simple est accroché un couplet aux paroles énigmatiques. Collectée à de nombreuses reprises auprès de sonneurs traditionnels du Pays de la Mée, cette chansonnette est la plus couramment citée par tous les informateurs. C’est l’air emblématique de l’avant deux en trois parties dansé à Chateaubriant et dans les environs.
Oui, mais, à ce jour personne n’a été capable de nous indiquer précisément l’origine de de refrain.
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vendredi 6 mars 2015

95 – La fille du Pouliguen

Nous avons déjà chanté les filles du Pouliguen (1). Cette fois une seule d'entre elles a les honneurs de la chanson. Mais la fille peut être aussi bien originaire de Saint-Martin-de-Ré - comme dans cette autre version recueillie par Fernand Guériff en pays guérandais (2) - ou de la localité voisine de celle de l’interprète. Ce thème, très populaire également en Morbihan, a été décliné sous de multiples variantes.
La chanson met en scène une fille et deux garçons dont l'un s'écrie « grand Dieu, que je suis malheureux ». Cette expression de l'amant qui s'est fait doubler par un autre prétendant est présente dans toutes les versions, dont les autres détails peuvent varier.
L’histoire est cependant toujours la même et la mélodie similaire, en mode majeur ou mineur. C’est un exemple de chanson amoureuse où la fille prend l’initiative, ce qui n’est pas si rare dans la chanson de tradition orale, souvent étonnamment peu conventionnelle de ce point de vue, si l’on songe à l’ancienneté des compositions.
Le second acteur est ici un marinier. C'est le cas dans beaucoup d'autres versions, à l'exception d'un sabotier, d'un terrassier et d'un grenadier...
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vendredi 27 février 2015

94 - Bonjour, ma chère Eléonore

Oh combien de marins, combien de capitaines qui sont partis joyeux pour des courses lointaines...sont venus faire de touchants adieux à leurs bien aimées. La chanson a conservé ces dialogues avec Virginie, Victoire, Eugénie, Isabeau, Marguerite ou Eleonore.
Si aujourd'hui la seule incertitude sur le retour du galant est causée par un retard éventuel d'un charter ou d'un TGV, le départ pour un long voyage ressemblait jadis à un saut dans l'inconnu. La plupart de nos ancêtres, jamais sortis des limites de leur canton, avaient tendance à imaginer toutes sortes de périls. D'autant qu'ici ce sont les aléas de la navigation qui sont en cause. Le canon qui gronde sur le pont ne signifie pas obligatoirement que l'amant part pour la guerre. La navigation au long cours, le commerce à la voile ou même la pêche lointaine pouvant s'avérer tout aussi périlleux.
Bien que collectée vers 1860, cette chanson conserve son intérêt, malgré les progrès de la navigation.
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vendredi 20 février 2015

93 - Le marinier et la belle

C'est toujours la même histoire, quelle que soit la chanson. La belle monte dans le bateau pour un motif ou un autre : marchander du blé, admirer la mature, écouter chanter un matelot...ou encore mieux, sans se chercher d'excuses comme ici parce que le marinier est si beau ! Mais à peine le bateau a-t-il quitté le port que la belle regrette d'avoir embarqué. Elle supplie, elle pleure, elle entend ses enfants pleurer, elle se soucie du qu'en dira-t-on.
Si la belle a eu le pied léger, la métaphore maritime est, elle, un peu lourde. Comment faire comprendre à ces jeunes filles que s'enticher d'un beau garçon mérite réflexion ; que l'engagement et une chose plus sérieuse que les amours passagères. Dans une société ou les mœurs étaient surveillées en permanence, la chanson a joué un rôle évident. Ce thème revient avec insistance. Récapitulons :
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vendredi 13 février 2015

92 - J'étions trois matelots du roi

Comme tous les îliens, les groisillons (1) ont fourni leur contingent de marins à la royale. Mais il n'est pas question de navigation au long cours ni d'exploits de corsaires dans cette chanson. Le périple « de Belle Ile à Groix » nous rapproche plus du cabotage évoqué récemment. Les mariniers ne s'y sont pas trompé, qui ont adopté cette chanson dans leur folklore. Le matelot périt parfois en eau douce. Comme pour le petit navire (2) nous sommes en présence d'une chanson qui parle des difficultés de la navigation et des dures conditions du métier de marin. Elle les traite de la même façon, avec une certaine dérision. Mais cette fois la fin est tragique ; ce qui n'a pas empêché cette histoire de finir dans le répertoire des chansons pour enfants !
Pour écouter la chanson et lire la suite:

vendredi 6 février 2015

91 - Les filles de Saint Nazaire

Dans les notes du CD Saint Nazaire en chansons (1) Robert Bouthiller écrivait : « si son thème et sa facture sont de nature tout à fait traditionnelle, cette chanson n'en constitue pas moins une énigme ». Elle a été publiée pour la première fois en 1972 par Fernand Guériff dans un ouvrage intitulé « chansons, romances et poèmes de la marine à voiles » (2). Auparavant elle avait été recueillie à Sainte Marie - aujourd'hui commune de Pornic - par Armand Guéraud (3) qui n'en avait pas donné la musique. Elle était titrée « Tempête en mer ». Guériff a publié deux mélodies sans en donner l'origine. L'une semble être un air à la marche. La seconde se prête au rond paludier. C'est celle que nous interprétons ici.
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vendredi 30 janvier 2015

90 - Les matelots de terre neuve (la courte paille)

Nous venons juste d'échapper au régime hyper calorique des galettes des rois à la frangipane pour entrer dans le cycle des crêpes de la chandeleur, en attendant les bottereaux de mardi gras. Autant dire que nos soucis alimentaires sont bien éloignés du texte chanté cette semaine.
Comment une terrible complainte qui traite d’anthropophagie est elle devenue un tube des chansons enfantines ? Comment a-t-elle fait le tour des mers européennes ? Où a-t-telle pris sa source, d'une légende ou d'un fait réel ? Nous laisserons à d'autres le soin de l'expliquer. Certains l'ont fait de manière fort détaillée (1). Le point commun entre toutes ces chansons ou on frise le cannibalisme, c'est la façon de tirer au sort « à la courte paille ». Les autres éléments varient avec les latitudes et le temps. Depuis que de hardis navigateurs s'aventurent sur les mers le ravitaillement a toujours posé problème. Il ne manque pas de chants de marins pour se plaindre du régime imposé à bord.
La présence dans un grand nombre de versions de trois galions d'Espagne peut faire penser aux trois caravelles de Colomb dont les marins menacèrent...
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vendredi 23 janvier 2015

89 - Le vingt et deux octobre

L'histoire de ce navire présente un cousinage certain avec une autre chanson déjà publiée dans ce blog : la petite galiote (1). Les deux se terminent dans l'estuaire de la Loire, l'une à Saint Nazaire, l'autre sur la rive sud, à Paimboeuf, jadis port important.
Cette chanson mélange deux versions d'aventures maritimes. La première est une chanson de corsaires qui raconte un combat naval à trois contre un. La seconde fait état des dangers de la navigation dans le gros temps.
Pour le folkloriste canadien Marius Barbeau (2) « c'est une chanson qui date de la période des corsaires et des grandes aventures navales du 15ème au 17ème siècles». D'après lui les textes retrouvés au Québec ont du traverser les mers entre 1640 et 1680, mais à ces dates avaient déjà vieilli. Si la petite galiote voyageait vers le Brésil, ce sont les Caraïbes qui semblent être la destination de la frégate.
Les thèmes communs à toutes les versions sont : les trois navires (flamands) qui attaquent la galiote et le refus de se rendre, pour le combat naval ; la tempête qui tombe sur les voiles et la mature pour la seconde version, et dans tous les cas, les charpentiers qui mettent le bateau étanche.
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vendredi 16 janvier 2015

88 - Le Saint Boniface

Les chansons de marins célèbrent les exploits de la marine au long cours, des vaisseaux de guerre aux cap horniers. Les couplets consacrés au cabotage sont moins nombreux et ,hélas, souvent liés à des événements tragiques. Encore que notre chanson de la semaine traite la tragédie du Saint Boniface sous forme de dérision !
Malgré nos recherches, nous n'avons pu trouver trace de ce caboteur dont la réputation n'était guère meilleure que celle du navire école de la semaine passée. Rien ne permet d'ailleurs d'affirmer que le Saint Boniface ait réellement existé et que cette chanson ne soit pas une simple fiction. Nous lançons donc un appel aux marins chevronnés pour nous aider à retrouver des informations sur le caboteur Saint Boniface, disparu au large du Cotentin. Deux torpilleurs et un aviso envoyés sur zone n'ont jusqu'ici rien trouvé, si on en croit la chanson !
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vendredi 9 janvier 2015

87 - A bord de la Bretagne

Voici une version locale d'une chanson très connue dans la marine, recopiée par F. Guériff du cahier de chansons d'un marin nazairien. Adieu, cher camarade se classe dans la catégorie des chansons de gaillard d'avant. C'est à dire de celles qui se chantaient dans la partie du bateau réservée à l'équipage. Les officiers ne pouvaient guère apprécier un texte qui dénonce les injustices et encourage la contestation. Ceux de la marine nationale l'avaient fait interdire. Elle a pourtant été collectée à de nombreuses reprises sur les côtes de France et ailleurs puisque ce texte a aussi été adapté par des soldats de l'armée de terre (1).
Adieu cher camarade n'a rien d'une chanson originale. Elle a été chantée et rechantée par à peu près tous les groupes de chants de marins qui sévissent l'été dans les fêtes de la mer. Vous les reconnaîtrez facilement : ils portent le même tricot rayé qu'Arnaud Montebourg.
La première édition de cette chanson figure dans le volume 3 de l'anthologie des chansons de mer du Chasse Marée, sous le titre « la triste vie du matelot ». C'est Arnaud Maisonneuve qui le menait. Les notes de ce disque parlent du navire la ...
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vendredi 2 janvier 2015

Bonne année 2015

Toute l'équipe de Dastum 44 vous souhaite une très bonne année 2015. Nous profitons de cette trêve des confiseurs pour nous remettre des petits écarts de la période des réveillons. Comme vous, nous avons célébré le bien manger et le bien boire. C'est un thème qui reviendra tout au long de cette année.
Chanteurs et musiciens mettent actuellement la touche finale à une série d'enregistrements autour des plaisirs de la table. Un CD, en préparation, viendra bientôt concrétiser ce thème inépuisable dans la chanson traditionnelle. Comme à notre habitude, nous avons puisé dans le répertoire collecté en Loire-Atlantique pour vous concocter un menu dont vous nous direz des nouvelles. Vivement le printemps !.
En attendant, vous pouvez toujours patienter en vous procurant les dernières productions du réseau Dastum. Deux d'entre elles devraient retenir votre attention :
  • le CD consacré à André Drumel, numéro 6 dans la série « grands interprètes de Bretagne ». Contrairement à ses prédécesseurs dans cette série (les sœurs Goadec, Mme Bertrand, le père Jean...) André Drumel est bien vivant et continue de nous enchanter à chaque occasion ; avec cette particularité de posséder un répertoire de chansons en breton aussi bien qu'en français.
  • L'ouvrage consacré par Didier Bécam aux collectes de Marie Drouart : près de 300 chansons recueillies dans la première moitié du 20ème siècle essentiellement en Ile et Vilaine et Côtes d'Armor. Un beau bouquin qui est lui aussi le sixième de la collection patrimoine oral de Bretagne.

Ces deux nouveautés sont disponibles via le site de Dastum.