vendredi 29 janvier 2016

137 - C’était par un beau soir

Nous avons entendu à plusieurs reprises cette version du « galant qui voit mourir sa mie », dans le pays de Guérande. Elle représente une évolution de ce thème ou l'amant court chercher le médecin qui ne pourra sauver sa belle. Ce mélodrame inclut habituellement un passage où
Elle a tiré sa blanche main du lit
Pour dire adieu à son ami
Le galant, inconsolable, à qui ont fait remarquer :
N'y a-t-il pas d'autres filles en Nantes
N'y a-t-il pas la fille du président
qui a de l'or et de l'argent
répond invariablement :
J'aimerais mieux ma mie nue en chemise...
Notre version locale a un peu simplifié le scénario et y ajoute des expressions parodiques qui prêtent plus à sourire qu'à pleurer. En plus, une question demeure sans réponse : mais qui est donc ce médecin de Nantes, si présent dans les chansons traditionnelles ?
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vendredi 22 janvier 2016

136 - Le duc du Maine

Quel est le lien de parenté entre ce Duc du Maine et le sire de Framboisy ? Leur histoire est identique. C'est celle d'un homme d'âge mur qui épouse une petite jeunette, puis la délaisse pour vaquer à ses occupations d'homme de guerre. Pendant son absence, la délaissée se prend du bon temps. Le retour du mari se passe mal et finit de façon dramatique par la mort de la jeune femme. On est en plein drame moyenâgeux ; le thème est familier dans d'autres chansons de cette époque.
Oui mais ; la chanson du sire de Framboisy a été composée en 1855 par Ernest Bourget(1), l'un des trois fondateurs de la SACEM. Ce qui relativise le coté moyenâgeux de l'affaire. On la trouve dans certaines collectes, par exemple en Loire-Atlantique, dans le pays de Redon. Mais alors pourquoi en presqu’île Guérandaise est ce le duc du Maine qui est le héros de cette histoire ?
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vendredi 15 janvier 2016

135 - Approchez tous pour écouter

Quand on aime on ne compte pas. En fait, ce qu'on ne peut surtout pas compter c'est le nombre de chansons qui parlent des désagréments du mariage. Celle ci, en quatre couplets, résume toute une histoire d'amour, de séduction, de demande en mariage et de désillusions. Elle fait partie de toute une série sur les soucis et inconvénients du mariage. Sans atteindre le coté sordide de celle de la semaine passée, elle nous plonge dans un quotidien loin d'être idyllique.
Vous espériez une vie conjugale qui soit comme un bouquet de roses et vous n'avez récolté qu'un bouquet de soucis ! Le langage des fleurs est utilisé dans ce qu'il a de plus simple et de plus facilement compréhensible. Pas forcément pour faire l'apologie du célibat ; mais plus sûrement pour rappeler que les joies de l'amour laissent place à la dure réalité de la vie et ses contingences matérielles.
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vendredi 8 janvier 2016

134 - Déjà mal mariée

Nous commençons l'année 2016 comme nous avions fini 2015 : avec une chanson qui nous renvoie vers les métiers du bâtiment. Lors d'un épisode précédent le compagnon quittait précipitamment sa belle pour éviter les contraintes du mariage. Renversement de situation ici, puisque c'est la mariée qui trouve à se plaindre. Mais pourquoi épouser un tailleur de pierre ?
Oui, pourquoi cette version particulière a-t-elle évincé toutes les autres qui se situent toujours dans le milieu des vignerons ? Pourquoi cette pauvre fille va-t-elle casser des cailloux comme les bagnards ? Pourquoi cette chanson est-elle devenue une rengaine passée par le chant scolaire, ressassée dans les carnets de chants des mouvements de jeunesse et serinée dans les noces ?
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