Puisque les beaux jours de l'été nous
incitent à fréquenter le bord de mer, voici une nouvelle chanson à
résonance maritime. Il est d'usage dans certaines chansons de marins
d'utiliser des termes techniques du bord pour désigner l'anatomie
féminine. Ici, c'est toute la chansons qui est basée sur la
comparaison entre la goélette et la beauté d'une fille. Sans que
cela ne puisse passer pour une remarque sexiste, rappelons que dans
la marine anglaise les bateaux sont systématiquement du genre
féminin. La langue française est plus hésitante à ce sujet :
un paquebot, un trois-mats, mais une chaloupe, une goélette...
Quand à l'analogie des termes
utilisés, des questions restent sans réponse. Si les écoutilles
sont passées dans l'argot pour désigner les oreilles, les écubiers
sont plus malaisé à définir. Sur un bateau, ce terme désigne les
orifices destinés au passage de la chaîne d'ancre. Mais ici, à
votre avis ?
Mmmh ?
Passons à la suite.
Pour écouter la chanson et lire la
suite
Nous avons extrait cette chanson des
collectes effectuées par Raphael Garcia auprès d'une figure
important pour le folklore maritime. Marcel Canonnet (1902-2004) a
travaillé, entre autres, dans la marine et l'aéronautique. Militant
syndicaliste, pacifiste et laïc, il a mené bien des combats tout au
long de sa vie. La commune de Chateau-Thébaud, où il résidait, a
donné son nom à l'école primaire.
Il possédait un répertoire important
de chansons maritimes apprises de diverses sources. On lui doit, par
exemple, les mélodies de chansons comme Gueule de Serpent (n°46 –
novembre 2014) ou les canotiers de Loire (n° 28 – juillet 2013)
uniquement connues jusque là par des sources écrites.
La chanson, sur un timbre connu, est
interprétée ici comme une marche. Elle ne semble pas être liée à
une quelconque activité de la navigation à la voile, malgré son
thème. Les occasions de marcher son rares sur un navire; mais on
peut rester marin même à terre !
Nos recherches sur l'origine de cette chanson nous conduisent, une fois de plus, vers le "barde" Théodore Botrel, grande vedette des cafés concerts au début du vingtième siècle. Un grand nombre de chansons de Botrel ont été adoptées et folklorisées par leurs interprètes. Si tous les chanteurs sont en mesure de nommer l'auteur de la Paimpolaise, il n'en est pas de même pour quantité d'autres chansons composées dans un style qui se voulait proche de la tradition. Celle ci est extraite d'un recueil intitulé "Chansons de Jacques la-Terre et de Jean la-Vague", publié en 1901. Son titre original est: la belle corvette.
Nos recherches sur l'origine de cette chanson nous conduisent, une fois de plus, vers le "barde" Théodore Botrel, grande vedette des cafés concerts au début du vingtième siècle. Un grand nombre de chansons de Botrel ont été adoptées et folklorisées par leurs interprètes. Si tous les chanteurs sont en mesure de nommer l'auteur de la Paimpolaise, il n'en est pas de même pour quantité d'autres chansons composées dans un style qui se voulait proche de la tradition. Celle ci est extraite d'un recueil intitulé "Chansons de Jacques la-Terre et de Jean la-Vague", publié en 1901. Son titre original est: la belle corvette.
source : collectage de Raphaël Garcia auprès de Marcel Canonnet, le 9 février 1991 à Château-Thébaud (Loire-Atlantique)
Chanson de Théodore Botrel, extraite des "Chansons de Jacques la-Terre et de Jean la-Vague"- Édition : Paris : G. Ondet , [1901] (source: BnF)
Chanson de Théodore Botrel, extraite des "Chansons de Jacques la-Terre et de Jean la-Vague"- Édition : Paris : G. Ondet , [1901] (source: BnF)
interprète : Janick Péniguel
Il est une fillette
Il est une fillette, lonla, il est une
fillette
Qu’a l’air d’une goélette,
lonla, qu’à l’air d’une goélette
Qu’aurait été gréée, diguedon ma
dondaine
Par les mains d’une fée, diguedon ma
dondé
Elle est fringuette et brave, lonla…
De la poupe à l’étrave, lonla…
De la barre au beaupré, diguedon…
De la quille au hunier, diguedon…
Elle a deux écoutilles / Coquettes et
gentilles
Et deux grands écubiers / Toujours
bien éveillés
Ses haubans et ses drisses / Sont
fins, soyeux et lisses
Le soleil, à son gré / S’amuse à
les dorer
Quand elle a pleines voiles / Ses
marins, jusqu’au moelles
Frémissent de fierté / Devant tant de
beauté
La fillette est si belle / Y’en a
point deux comme elle
De Nantes à Douarnenez / De Cancale à
Tréguier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire