vendredi 28 novembre 2014

82 - J’ai fait une maîtresse

Le titre de cette chanson n'indique en rien son contenu.Plusieurs commencent par ces simples mots. Elles se terminent rarement bien ; et celle ci n'échappe pas à la règle. Sauf si on considère que noyer son chagrin dans l'alcool soit un remède efficace aux peines de cœur.
Nous avons à faire ici à une chanson de départ et de retour d'un amant engagé pour l'armée. Voilà qui tomberait bien pour illustrer la conférence que Dastum 44 présentera mardi prochain aux archives départementales de Loire-Atlantique. Mais malgré toute la cruauté de la guerre de 14-18 qui sépara définitivement de nombreux amants, il reste un décalage avec ce texte qui date de la période où l'engagement correspondait à une séparation pour sept ans.
La correspondance avec d'autres textes fait remonter cette histoire au 17ème siècle, c'est à dire...
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vendredi 21 novembre 2014

81 - La chanson du garde-barrière

Ça s'est passé un 20 novembre et on en a fait une chanson. Elle n'est pas traditionnelle au sens que nous employons habituellement. Elle est plus proche de la définition d'une folk song telle que Woody Guthrie (1) la décrivait : «  si un bateau coule ou qu'un train déraille près de chez vous et que vous écrivez une chanson là dessus.... ».
Justement dans celle ci il est question de train et d'un déraillement évité de justesse. La présence d'esprit d'un certain Barrault, garde barrière, y est pour beaucoup. Mais cette chanson est aussi liée à un pan de l'histoire locale et aux premières manifestations de groupes autonomistes bretons.
L'année 1932 a été fertile en incidents, à Vannes, Rennes et au lieu ici choisi comme le symbole d'une « frontière franco-bretonne ». Ingrandes est en effet la dernière gare en Maine et Loire sur la ligne de chemin de fer de Paris à Nantes.
Le timbre de la chanson est celui de la fille du bédouin (2), très populaire au début des années 30.
pour en savoir plus et écouter la chanson :

vendredi 14 novembre 2014

80 - Gueule de serpent

Nous vous invitons à prolonger notre séjour sur l'Erdre par une petite croisière festive. Henri IV l'avait qualifié de plus belle rivière de France. Pour un cours d'eau aussi modeste le nombre de chansons qu'il a inspirées est remarquable. Laissons de coté les meurtres, les noyades et les infanticides pour voir le bon coté des choses. Nous avons déjà chanté les plaisirs du bord de l'eau, à la Jonelière (1). Cette fois nous embarquerons pour remonter sa partie navigable.
On l'aime tellement cette bonne rivière de l'Erdre qu'on lui a consacré un ciné concert, déjà projeté à trois reprises et que vous aurez encore la chance de voir ou revoir bientôt (2). Des chansons interprétées en direct sur des images sélectionnées parmi les archives de la cinémathèque de Bretagne ; c'est un spectacle qui vaut le détour.
Mais revenons à notre chanson de la semaine...
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vendredi 7 novembre 2014

79 - Les mystères de l'Erdre

Y-a-t-il crime ou accident ? C'est la question sans vraie réponse que pose cette chanson publiée sur feuille volante vers la fin du 19ème siècle. Ce fait divers a tenu en haleine le public nantais à une époque où les chansons servaient à relater sous forme de mélodrame ce qui ferait aujourd'hui un titre du journal télévisé. La relation des faits sous cette forme permettait une certaine fantaisie dans le détail et quelques pointes d'humour. La forme n'échappe pas à la règle du genre : crime et châtiment, avec une insistance particulière sur la condamnation du criminel et une morale propre à rassurer le bon peuple avide de sensations.
Comme la majorité des complaintes criminelles, celle ci se chante « sur l'air de Fualdès » ; un timbre qui connut un succès inégalé des années 1800 jusqu'à la première guerre mondiale. Cette histoire lamentable nous permet d'ouvrir une parenthèse dans la tradition orale, même si la diffusion de feuilles volantes reste une forme de tradition orale puisque destinée aux chanteurs des rues et à leur auditoire.
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