Evadez
vous avec la chanson traditionnelle. Quel beau slogan ! Cette
chanson le met en pratique en nous offrant une nouvelle fois le récit
de prisonniers qui retrouvent la liberté par une intervention
féminine. Mais ici l'aide vient de l'extérieur, la fille du geôlier
n'y est pour rien.
Après
la publication de cette chanson, le blog de Dastum 44 prend quelques
vacances. Nous nous retrouverons après le quinze août. Notre
rentrée sera chargée en actualités avec la sortie attendue du CD
« chants des plaisirs de la table » (1). En attendant
vous pourrez nous retrouver dimanche 16 août, au festival « les
celtiques de Guérande » du coté de la scène traditions
orales (2).
écouter la chanson et lire la suite
Les
prisonniers sauvés par une chanson :
pour une fois les historiens
de la chanson traditionnelle, Coirault et Laforte, ont donné le même
titre à la chanson type. Cette belle histoire semble plus présente
dans les régions ouest de la France. Selon les versions, les
prisonniers sont détenus à Rennes ou à Nantes et s'enfuient à
Nantes ou à Rennes, vice versa et réciproquement. Pour assurer la
continuité de l'assonance d'autres choisissent de se réfugier à
Couëron, Hennebont, Redon ou Luçon...
Encore
une fois les prisons de Nantes (ou de Rennes) se distinguent en
chanson par une évasion réussie. Ce ne sont plus la fille du
geôlier ou l'amante déguisée en page qui ouvrent les portes, mais
les dames de la ville. Est ce qu'une chanson suffit ? Ce serait
un peu idyllique comme situation. D'autres versions de cette histoire
ajoutent un détail plus matériel. Le prisonnier ne veut plus
chanter parce qu'il se plaint de la nourriture. Les dames viennent
alors apporter à manger. Ce détail n’apparaît pas dans notre
version.
La
mélodie chantée ici est une de celles que Guériff a repris de
Claude Pavec, collecteur guérandais du 19ème siècle dont nous
avons déjà parlé.
Pour
échapper aux accusations de chauvinisme (Guérande, Nantes
toujours...) signalons que le thème de cette chanson existe dans des
régions plus éloignées. Un texte noté dans la vallée d'Ossau
(3), après un début identique, fait intervenir la fille du roi dont
le prisonnier est amoureux. C'est beau l'amour, mais ça ne l'empêche
pas lui aussi de se plaindre de la cantine. Depuis sept ans qu'il est
là « nou j'ei minjat pouralhe ni gigots de moutou ».
Profitez
bien des vacances pour vous évader et à bientôt
Notes
1
– toujours en souscription pour la modique somme de 15 euros.
Patience, patience !
2
– dans le cadre du Festival les Celtiques de Guérande le dimanche
16 août à partir de 15h00 près de la Chapelle Notre Dame la
Blanche. Animation organisée par les Veuzous de la presqu'ile ;
stand Dastum 44.
3
– Jean Poueigh, chansons populaires des Pyrénées françaises
source :
Fernand Guériff, volume 1 du « Trésor des chansons populaires
folkloriques recueillies au pays de Guérande », pages 68 à 71
Interprète :
Daniel Lehuédé
catalogue
Coirault : Les prisonniers sauvés par une chanson (Sociales -
N° 06229)
catalogue
Laforte : Les prisonniers sauvés par une chanson (1-B-18)
Les
gars de Guérande
Ce
sont les gars de Guérande (bis)
Qui
vivent en bons garçons, faléridaine, faléridon
Qui
vivent en bons garçons, faléridaine, ma dondon
Ils
sont bien vingt ou trente (bis)
A
Rennes dans la prison, faléridaine…
Le
plus jeune des trente chantait une chanson…
Toutes
les dames de la ville sont accourues au son…
Bon
prisonnier, bon drôle, chante-nous ta chanson…
Comment
la chanterai-je, moi qui suis en prison…
Qu’on
ouvre d’abord les portes, les portes de la prison…
Quand
elles seront ouvertes je dirai ma chanson…
Près
du geôlier, les dames ont fait intervention…
Les
portes elles sont ouvertes, les prisonniers s’en vont…
Les
uns s’en vont à Nantes, et les autres à Couëron…
Les
autres à Saint-Nazaire et les autres à Redon…
Les
autres s’en vont sur l’onde, jamais nous n’les r’verrons.
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