vendredi 29 août 2014

69 – Mon père, hélas, m’a mariée

Il la battait ; elle le quitte ! Voilà, tout est dit. Pas besoin de s'étendre sur le sujet. Merci et à la semaine prochaine.
Non, mais avouez que pour une fois tout commentaire semble superflu. Il y a quelques semaines (c'était en mai) on envisageait toutes les difficultés d'aboutir au mariage. La lune de miel a été courte. On est fin août et c'est déjà la saison des regrets.
En plus cette chanson est totalement dépourvue d'originalité. Elle est quasi universelle, présente dans le folklore de toutes les régions.
Bon, puisque vous insistez, intéressons nous à certains détails. Pour commencer, la maille (1)
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samedi 23 août 2014

68 – C'est notre chambrière

La chanson que vous allez écouter n’est pas le tube de l’été, mais a certainement été un tube. La preuve ? Elle s’invite dans toutes les collectes réalisées aux quatre coins de la francophonie (1). Avec une présence plus forte dans les régions de l’ouest et même une densité remarquable dans les pays Nantais et Rennais.
En résumé, c’est l’histoire d’un mec et de sa bonne amie prétendument malade. Pour la dépanner, il va traire les vaches. Un animal récalcitrant l’envoie valdinguer dans l’étable avec son seau de lait ; et il jure qu’on ne l’y reprendra plus. Neuf fois sur dix, cette aventure est attribuée à un moine, petit ou gros. Notre fable locale fait donc exception à la règle puisqu’elle met en scène un valet et une chambrière. Mais ce ne sont pas les seules différences.
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vendredi 15 août 2014

67 - Chantons le retour

En ce mois d’août où l’on commémore le soixante dixième anniversaire de la libération en 1944, la chanson nous rappelle qu’il a fallu attendre mai 45 pour que la totalité de la Loire-Atlantique (1) retrouve la liberté. Ni traditionnelle ni folklorique cette chanson sur un timbre connu fait aussi partie du patrimoine oral.
Après le débarquement de Normandie en juin 44, les troupes alliées avancent en Bretagne. Nantes est libérée le 12 août , le sud de la Loire avant la fin du mois. Mais l’armée allemande se replie dans des poches de résistance qui tiendront jusqu’à la capitulation, à Saint-Nazaire comme à Lorient et La Rochelle, entre autres (2). Autour de l’estuaire de la Loire, 30 000 soldats, fortement armés tiennent la poche de Saint Nazaire où la population, plus de 100 000 personnes, doit attendre encore. Les conditions alimentaires et sanitaires y sont épouvantables et la libération finale ne se fait pas dans la même allégresse qu’ailleurs.
Cette chanson est là pour nous rappeler cet épisode dramatique. Malgré cela elle est teintée d’un optimisme qui justifie...
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vendredi 8 août 2014

66 – les filles du Loroux

Nous poursuivons notre tour de Loire-Atlantique féminin. L'étape du jour nous mène au Loroux-Bottereau, cité viticole au cœur du triangle d'or du muscadet (1). Contrairement aux filles de la semaine passée, celles ci n'ont pas bénéficié d'une composition locale, mais de l'adaptation d'une chanson archi-connue et souvent référencée sous le titre « la belle fille de Parthenay ».
De toutes les versions de cette chanson deux éléments sont constants. Tout d'abord la fille à qui on demande un baiser répond invariablement « prenez en un, prenez en deux » ; ensuite, si elle craint la réaction de son père, elle ne soucie pas de sa mère à qui ça rappellera « le temps qu'elle était fille ». Ajoutons que beaucoup de refrains sont bâtis sur la formule « j'aime la voir à rire » ou « j'aime le mot pour rire ».
Voilà pour les traits communs à ces chansons. Quelle en est l'origine ?
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vendredi 1 août 2014

65 – Les filles de Saint-Etienne

Après les filles du Croisic, il y a quinze jours, c'est aux filles de Saint Etienne que la chanson traditionnelle rend hommage cette fois. Certes, le nombre de chansons qui vantent les qualités (ou les défauts) des filles de tel ou tel endroit est incalculable. La pluspart d'entre elles sont des chansons à la dizaine où on se contente d'une affirmation « y'a cor' dix filles à Nantes qui sont bien élégantes » ou « y'a dix filles du Haut Bergon qu'ont des culottes et pas de boutons ». Le couplet est ensuite décompté de dix à un.
Ici nous avons affaire à un texte qui pour être court n'en est pas moins intéressant, à divers titres. Le premier c'est la localisation de cette chanson. Inutile d'espérer un refrain du style « allez les verts ». Notre Saint Etienne est situé dans le pays nantais ; pour être précis, Saint Etienne de Montluc, où ont été collectés ces vers (1) est à mi chemin entre Nantes et Savenay. La chanson a été publiée par Claude Pavec, auteur d'un recueil fin 19ème siècle, reprise par Armand Guéraud et Fernand Guériff dans leurs ouvrages respectifs. Et c'est tout. Le répertoire des chansons traditionnelles de Patrice Coirault n'en mentionne aucune autre version. Les « filles qui guérissent de la courte haleine » sont elles donc uniques au pays nantais ?
Mais d'abord, de quelle chirurgie s'agit-il ?
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