« Plus bas, mon ami, plus bas »...on prend le pari que si vous retenez quelque chose de cette chanson énumérative ce sera d'abord cette formule ; et son pendant inévitable : « plus haut, mon ami plus haut ». Sans aucune surprise, on sait dès le premier couplet où nous entraîne cette formulation. Légère ou grivoise ? Tout va dépendre du degré de précision du dernier couplet. Ne laissons pas durer plus longtemps le suspense. Écoutez d'abord la chanson.
Pour écouter la chanson et lire la suite :
Alors ? Où situez vous la conscience ? Probablement là où d'autres interprètes préfèrent parler du champignon, du berlingot ou berlinguet. Il est des endroits, malades ou pas, qu'il vaut mieux ne pas nommer trop explicitement quand vous chantez en public. Peu de versions de cette chanson que nous avons pu entendre ou consulter échappent à cette règle. Citons cependant celle proposée par Achille Millien (1) qui n'avait pas pour habitude de censurer ses informateurs. Son énumération commence par :
C'est-y aux pieds que tu souffre …
et finit par
C'est y le con qui te démange
Oui c'est là, c'est là mon amant...
Celle notée par Hervé Dréan (2) à Péaule (Morbihan) utilise un autre terme :
J'ai mis la main sur la cramouille
C'est là, mon ami c'est là
La nature elle est là
Il existe plusieurs chansons-type utilisant le même procédé qui détaille l'anatomie féminine pour en arriver au sexe au dernier couplet. Deux au moins font référence aux tâtonnements maladroits d'un amoureux inexpérimenté. Indéniablement, le succès remporté par celle ci lors de veillées ou autres occasions de chanter en public est dû à cette ritournelle « plus haut / plus bas ».
Est-ce en raison de ce caractère grivois qu'on ne retrouve qu'assez peu d'exemples de la chanson dans les recueils anciens comme dans les collectes plus récentes ? En dehors de cette interprétation, deux autres versions ont été retrouvées sur notre territoire, l'une à Chateaubriant par Patrick Bardoul (Mme Marsac), l'autre en pays d'Ancenis par Pierre Guillard (Mmes Dupuis et Perrouin).
De même, nous ne connaissons guère d'enregistrements publiés sur disque de ce thème. L'exception est celle du groupe Roulez Fillettes (Evelyne Girardon, Sylvie Berger...) qui est basée sur la collecte de Millien mais dans une version découpée et incomplète (3).
La publication de cette chanson sur notre blog est aussi une façon de rendre hommage à Marie-Edith Rialland, qui nous a quitté en août 2021. Elle avait l'habitude de la chanter avec le groupe « la fouée de feu » de la Chapelle des Marais. Son interprétation lui avait valu une bogue d'or à Redon en 2018.
notes
1 – Achille Millien – chansons populaires du Nivernais et du Morvan...tome 1, page 349 (Centre alpin et rhodanien d'ethnologie – 1977)
2 – Hervé Dréan – Instants de mémoire, tome 3, page 109 (Musique sauvage - 2011)
3 - Roulez Fillettes : CD Depuis des lunes (compagnie du beau temps BT 367-4 1998)
interprète : Isabelle Maillocheau
source : Marie-Edith Rialland, de la Chapelle des marais, enregistrée le le 26 mai 2016 par Hugo Aribart
catalogue P. Coirault : L'endroit malade (énumératives diverses - 10404)
catalogue C. Laforte : IV, Fa-07, Mademoiselle, où avez-vous mal
Comme ils se prom’naient tous les deux, lui mit la main dans les cheveux
Plus bas mon ami plus bas, le mal que j'endure est bas
Tu ne connais pas le tamarim tamaram
Le ramdamdam le rapetipetam, le mal des femmes
Oh yo yo mon berger, tu ne connais pas le mal que j'ai
Lui mit la main sur les épaules - Bis
Plus bas mon ami plus bas, le mal que j'endure est bas
Tu ne connais pas le tamarim tamaram
Le ramdamdam le rapetipetam, le mal des femmes
Oh yo yo mon berger, tu ne connais pas le mal que j'ai
Lui mit la main sur l'estomac - Bis
Plus bas mon ami plus bas, le mal que j'endure est bas
Tu ne connais pas le tamarim tamaram
Le ramdamdam le rapetipetam, le mal des femmes
Oh yo yo mon berger, tu ne connais pas le mal que j'ai
Lui mit la main sur les talons - Bis
Plus haut mon ami plus haut, le mal que j'endure est haut
Tu ne connais pas le tamarim tamaram
Le ramdamdam le rapetipetam, le mal des femmes
Oh yo yo mon berger, tu ne connais pas le mal que j'ai
Lui mit la main sur les genoux - Bis
Plus haut mon ami plus haut, le mal que j'endure est haut
Tu ne connais pas le tamarim tamaram
Le ramdamdam le rapetipetam, le mal des femmes
Oh yo yo mon berger, tu ne connais pas le mal que j'ai
Lui mit la main sur la conscience - Bis
C'est là, mon ami, c'est là, le mal que j'endure est là
Tu connais bien le tamarim tamaram
Le ramdamdam le rapetipetam le mal des femmes
Oh yo yo mon berger, tu connais bien le mal que j'ai.
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