vendredi 24 avril 2015

102 - La petite galiote

Deux ans déjà ! Deux ans que ce blog est en route avec chaque semaine une chanson traditionnelle collectée en Loire-Atlantique. Pour fêter cet anniversaire nous revenons sur la première chanson à y figurer officiellement : la petite galiote ; mais dans une interprétation différente.
Cette chanson se contente de présenter le retour d'un navire à son port d'attache. La plupart des versions de ce type y ajoutent auparavant le récit de combats (1) contre des Anglais ou des Flamands. Pour un retour du Brésil, un combat naval contre des Portugais serait d'ailleurs plus logique. Sous François 1er, des marins bretons avaient installé une colonie sur les côtes du Brésil. Ils en furent chassés par les Portugais, ce qui donna lieu à toute une série de batailles impliquant des corsaires (2).
Comme vous l'avez remarqué, une majorité des chansons enregistrées pour ce blog...
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vendredi 17 avril 2015

101 - Je me suis engagé par chagrin de ma mie

Jusqu’à ce qu’un certain Boris ne se fende d’une lettre pour le président, cette chanson était la plus connue et la plus reprise de toutes celles qui parlent de désertion. Ce ne sont pas les textes qui manquent, dans la tradition, pour conter les aventures du soldat qui abandonne son régiment. Ce déserteur qui tue son capitaine nous ramène aux temps de l’ancien régime, bien avant la conscription obligatoire. C’est une époque marquée par une succession de Louis belliqueux, obligés de recruter en masse pour leurs campagnes. Le désir de fuir un quotidien médiocre, l’attrait des voyages ou de l’argent, plus souvent que les chagrins d’amour, sont à l’origine des vocations militaires. Par la suite, le désenchantement, la nostalgie et même l’argent sont les causes de désertion.
Mais bien qu’elle soit classée comme une chanson de déserteur, la véritable intrigue de cette histoire est la rivalité amoureuse entre un soldat et son capitaine. Le titre qui lui est le plus souvent attribué « le capitaine tué par un soldat » est explicite.
Reprenons tout cela dans l’ordre :
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vendredi 10 avril 2015

100 - Belle, allons y nous promener

Pour la centième publication dans ce blog, il fallait une chanson qui soit à la hauteur. Cette histoire de tueur de femmes désarmé par la ruse et finalement victime du sort qu'il réservait à sa conquête est l'une des plus répandue des ballades tragiques. Sur un thème immuable elle se décline en de multiples versions. Si nous vous avons habitué à comparer entre diverses collectes régionales et francophones, c'est cette fois à tous les coins de l'Europe qu'il faudrait chercher des parentés : de Scandinavie au Portugal et de Hongrie en Ecosse (1)....
Pour se contenter de nos proches contrées, elle est connue essentiellement sous deux titres qui mettent l'accent tantôt sur la cruauté du personnage - le tueur de femmes – tantôt sur sa mort exemplaire – le galant (ou le traître) noyé.
Bien que moins complète que beaucoup d'autres, notre version entendue entre Saint Nazaire et la Brière, présente une originalité : la femme promet à son tourmenteur une fin particulière. Il sera mangé par les poissons !
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vendredi 3 avril 2015

99 - Le roi d’Espagne a-t’ordonné

Les hommes préfèrent les blondes. Le roi d'Espagne n'échappe pas à la règle.
Cette chanson date d'une époque où la teinture n'était pas si courante. Pour y remédier on fait appel à un métier qui n'a, à priori, rien à voir avec la capilliculture. Le doreur (ou dorurier, ou doratier) pratiquait au pinceau ou à la feuille sur des métaux ou du bois, les encadrements par exemple. Une autre chanson évoque ce métier : celle où l'amant se fiance à la fille d'un dorurier de Nantes quelque peu magicienne (1). Il est vrai que cette profession utilisait des ingrédients inhabituels, comme le mercure.
Quand au roi d'Espagne, et à ses filles, sa popularité remonte à l'époque des grandes découvertes, de la renaissance et du siècle d'or ibérique. Par delà les démêlées entre les deux pays, l'idée de la richesse espagnole est restée dans les chansons. Cela ne nous permet pas pour autant de dater celle ci. Elle est assez rare et plutôt localisée dans l'ouest.
Notre version vient des collectes de Claude Pavec publiées en 1884 sous le titre de «  chants populaires de Haute Bretagne recueillis par un guérandais de 1809, habitant Savenay depuis 50 ans ». Elle a été reprise par Fernand Guériff dans son premier ouvrage (2).
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