vendredi 30 mai 2014

57 - Les trois mineurs du chemin de fer

La chanson de cette semaine met un terme à notre saga des mariés du mois de mai. Ça devait bien finir par arriver ! Depuis le temps que nos héroïnes de chansons se vantent de trouver le bonheur avec leurs trois prétendants. La « fille qui a trois serviteurs » ne voit pas pourquoi elle devrait s'attacher à un seul, au grand dam de ses parents. Ce qui est plus surprenant c'est qu'elle les choisit parmi le même corps de métier. Fantasmes corporatifs ?(1) Cette série de chansons qui d'un bout à l'autre du territoire racontent la même histoire avec presque les mêmes paroles ne vaut-elle que par ses subtiles nuances ?
Avant de chercher son origine, reconnaissez que parmi toutes les chansons qui nous vantent les mérites du mariage, les impatiences des amoureux, les difficultés du choix de l'élu et les conseils des parents, celle ci adopte un point de vue hors norme. La fille de la maison qui abandonne le confort ou le conformisme pour l'aventure se situe délibérément en marge.Certaine chanson plus récente nous parlait de « la bohème » ce qui pourrait se rapprocher d'une célèbre balade anglaise où la fille du château prend la route avec « seven yellow gypsies » ; encore des bohémiens !
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vendredi 23 mai 2014

56 - La fille emportée par le Diable

Pour faire un beau mariage, il faut trouver un beau parti. L'amant qui passe l'alliance au doigt de la jeune fille a tous les atouts pour lui : la richesse d'un grand seigneur... et la beauté du diable. Si seulement elle avait écouté les conseils de son père, elle aurait tout de suite reconnu son prétendant. Au lieu de cela, le bal de noces vire à la tragédie.
La morale de cette chanson est-elle qu'il ne faut pas chercher à s'élever plus haut que son rang ? Sans doute plus que l'habituelle mise en garde contre la danse qui conduit à la débauche, glissée dans le second couplet. Ne pas chercher à plaire aux hommes, respecter sa condition sociale et sa condition de femme, voilà une morale qui nous paraît totalement surannée, mais qui est souvent présente dans les chansons anciennes.
Celle ci nous permet de reprendre contact avec un personnage que nous avions un peu boudé ces derniers temps, mais qui trouve toujours moyen de s'immiscer dans la vie et les activités humaines.
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vendredi 16 mai 2014

55 - Qu’on selle et bride mon cheval

Les tristes noces ou la délaissée aux trois robes sont les titres les plus connus pour les chansons de ce type. Eh oui ! Nous vous avions promis un mois de mai sous le signe du mariage. Mais on n'avait pas garanti que ça finirait toujours bien.
Dans ce texte issu des collectes de Gustave Clétiez, la délaissée se contente de tomber morte, sans plus de précision. Dans beaucoup d'autres versions la fin est plus sanglante : pendaison, poignard, épée, double suicide ou meurtres...Enfin de l'action dans ces lignes !. Voilà qui nous change du gazouillis des rossignols et des amourettes bucoliques. On est en plein drame.
Le début de la chanson ne laisse rien prévoir. Cet incipit « qu'on selle et bride mon cheval » ne se retrouve d'ailleurs que dans les versions les plus à l'ouest (géographiquement) des tristes noces : Bretagne, Vendée. Car l'histoire qui a pour point commun la ou les robes de la délaissée invitée aux noces, est connue dans toute l'Europe sous de multiples variantes.
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vendredi 9 mai 2014

54 - Mon père, mariez-moi donc

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas, les avis sur le mariage étant partagés. Le seul point commun entre ces deux premières chansons du mois de mai c'est que nos deux belles ont chacune trois amants. Ce qui dans un cas comme dans l'autre leur assure un avenir radieux. Pour le reste l'attitude des parents varie considérablement puisque cette fois ce sont eux qui freinent les ardeurs de la belle.
Les chansons qui commencent par un vibrant appel au mariage ne manquent pas dans le répertoire traditionnel. Les réticences des parents à cet appel sont fréquentes et souvent motivées par la jeunesse de la fille. « Espère encore un an » est une façon de différer la réponse qui parie sur le revirement des sentiments. Il faut dire qu'assez souvent la chanson nous permet de découvrir un prétendant assez peu engageant. Hier les filles s'entichaient de gardiens de vaches portés sur la boisson (1). Les jeunes filles d'aujourd'hui ont plutôt tendance à présenter aux parents un bassiste de rock porté sur la fumette.
Les autres raisons invoqués dans les chansons tiennent surtout à...
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vendredi 2 mai 2014

53 - C’est mon père et ma mère

Ne prenez point de femme dans le mois de mai, dit une chanson de malmarié. Pour passer outre à cette consigne nous consacrerons les prochaines semaines aux différentes façons d'aborder cette union. Après tout : en mai, fais ce qui te plais.
Commençons par le rôle des parents qui, dans notre chanson de la semaine, cherchent manifestement à se débarrasser de leur rejeton. Dans les chansons les plus proches de celle ci, père et mère mettent leur unique héritière à l'école, où le maître se laisse séduire ou cherche à la séduire. Toutes ces chansons se raccrochent au thème commun connu sous le titre et avec le refrain « la destinée, la rose au boués ». Heureusement nous échappons ici au coté moralisateur et rétrograde de la plupart des versions qui confinent la jeune fille au rôle de bonne ménagère.
L'originalité de notre version réside d'abord...
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