vendredi 25 mai 2018

250 - Mon père est marchand de boudins


Tiens, voilà du boudin ! Mais, rassurez vous, nous n'allons pas explorer le domaine des marches militaires. Les chansons qui évoquent ce mets de choix de la gastronomie locale ne sont pas légion. Pourtant, l'importance du porc comme élément de subsistance dans l'économie paysanne n'est plus à démontrer : dans le cochon tout est bon. La tuerie de cochon était prétexte à réjouissances et à partage avec les voisins en raison de la difficulté de conservation de certaines parties de l'animal. C'est tout particulièrement vrai pour le boudin qui, devant être consommé rapidement, réunissait parenté et voisinage autour du traditionnel repas de boudins. Mais la chanson à la dizaine que nous vous proposons n'a que peu de rapports avec cette fête.
Pour écouter la chanson et lire la suite


Cette chanson apparaît, de toute évidence, dérivée d'une autre chanson énumérative à la dizaine. Elle reprend la forme connue ailleurs sous le titre « mon père est marchand de noix ». Noix, oignons, saucisses ou boudins le prix proposé pour ces articles semble invariable :
dix sous la douzaine
En cherchant dans la base dastumedia (1) nous n'avons trouvé la variante du père marchand de boudins que dans une zone géographique restreinte. Cette chanson est populaire avant tout dans un secteur englobant les pays situés entre la Loire et la Vilaine (Brière, pays Mitao, estuaire de la Vilaine...). Dès qu'on s'en écarte, c'est le père marchand de noix qui l'emporte, partout ailleurs en Haute-Bretagne.
Une autre constante de cette chanson-type est le refrain utilisant les termes « voilà que ça vient » ou « voilà qu'ça va » et « tire dessus ». On pourrait penser à une évocation de leur fabrication si la présence des fesses ne faisait plutôt référence à des souvenirs de formules enfantines scatologiques !
Comme beaucoup de dizaines, cette chanson a probablement servi à faire danser le rond. D'autres versions en sont connues dans la Grande-Brière, comme celle enregistrée par Hervé Dréan chez M. Sébilot, d'Herbignac :
Tire dessus Aoustin, ancien maire de la Brière
Tire dessus Aoustin, ancien maire de Saint Joachim
Enfin, sur ce même modèle, le chanteur Yvon Etienne (2) a composé un texte qui résume à lui tout seul le commerce des souvenirs dans les zones touristiques :
Mon père vend des petits biniou à six sous la douzaine
Ça rapporte des gros sous
Mon père vend des petits biniou
suivi de plusieurs couplets avec tout l'assortiment du bazar de la plage : crabes en plastique, poupées folkloriques, chapeaux ronds, etc.

notes :
1 – dastumedia : base où vous pouvez consulter l'ensemble des documents numérisés par Dastum. Et cela pour la modique sonne de 7€ par an.
2 – Yvon Etienne – en public, double 33 tours chez Pluriel en 1977

interprète : Dominique Garino
source : répertoire de la famille Garino à Hoscas
catalogue P. Coirault : 10022 (nombres en croissant) – Mon père est marchand de noix

Mon père est marchand de boudins
A dix sous la douzaine
Il les tire, il les presse
Il les coince entre ses fesses
tire dessus, v'là qu'ça vient
Mon père est marchand d'boudins

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