Quand
on aime on ne compte pas. En fait, ce qu'on ne peut surtout pas
compter c'est le nombre de chansons qui parlent des désagréments du
mariage. Celle ci, en quatre couplets, résume toute une histoire
d'amour, de séduction, de demande en mariage et de désillusions.
Elle fait partie de toute une série sur les soucis et inconvénients
du mariage. Sans atteindre le coté sordide de celle de la semaine
passée, elle nous plonge dans un quotidien loin d'être idyllique.
Vous
espériez une vie conjugale qui soit comme un bouquet de roses et
vous n'avez récolté qu'un bouquet de soucis ! Le langage des
fleurs est utilisé dans ce qu'il a de plus simple et de plus
facilement compréhensible. Pas forcément pour faire l'apologie du
célibat ; mais plus sûrement pour rappeler que les joies de
l'amour laissent place à la dure réalité de la vie et ses
contingences matérielles.
pour écouter la chanson et lire la suite
Cette
chanson a été notée par Gustave Clétiez en pays Guérandais, dans
les années 1860. Ses collectes n'ont pas été publiées à cette
époque, mais reprises dans le premier volume des chansons populaires
de Guérande, édité par Fernand Guériff.
Nous
n'avons pas retrouvé de chanson construite sur le même type. On
peut se demander si elle ne doit pas sa spécificité à
l'interprétation de l'informateur (ou trice) entendue par Clétiez.
Les assonances ne sont pas régulières ; il est possible
qu'elle soit le produit d'un mélange de plusieurs chansons. Les
thèmes (consentement des parents, langage des fleurs...) se
retrouvent dans bien d'autres chansons.
Plutôt
que de rechercher une origine improbable, attardons nous sur sa
mélodie. Le collecteur a soigneusement noté sur la partition les
ornementations entendues. Elles sont caractéristiques de bien des
chanteurs traditionnels, et pas seulement d'un « style paysan »
comme l'indique Guériff.
Peut
être, un jour, trouverons nous une chanson qui vante, sans ironie,
les joies du mariage. En attendant contentons nous des inconvénients,
des mariages mal assortis, des mal mariées et autres aventures....et
de leurs belles mélodies.
Interprète :
Roland Guillou
source :
Le trésor des chansons populaires folkloriques recueillies au pays
de Guérande, de Fernand Guériff (Tome 1 p156) fonds Clétiez.
non
cataloguée
Approchez
tous pour écouter
La
noble compagnie :
Ce
sont des jeunes gens
Qui
sont chez nous à présent,
Qui
ont fait alliance
Trois
jour y a pas longtemps
A
tout’s les fois que je l’ai vue
Ma
tant jolie maîtresse,
Me
suis approché d’elle
En
lui parlant si doux :
Voudriez-vous
la belle
Que
je sois votre époux ?
Si
c’est à moi que vous parlez,
Parlez
y à mon père.
Parlez
y à ma mère,
A
mes proches parents.
Si
mes parents le veulent
Avec
vous je consens.
Dès
le premier jour de mes noces
Un
beau bouquet de roses,
Mais
le second jour d’mes noces
Un
bouquet de soucis.
Point
de ces soucis jaunes
Mais
bien d’autres soucis.
Un
mari dans la débauche *
Des
enfants à nourrir !
Ce
vers, qui ne figure pas dans l'édition de Guériff, a été rajouté
par Roland Brou.
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