mercredi 6 novembre 2019

315 - Nous étions trois frères


Encore une chanson qui va par trois ! Après les trois filles, les trois cavaliers, les trois capitaines, les trois princesses ou les trois sœurs...voici les trois frères (1). Pour respecter la parité, et par ordre d'apparition à l'écran, viennent à passer trois demoiselles. La situation se présente plutôt bien et on peut s'attendre à une fin heureuse, pour une fois. Pourtant, c'est une chanson d'amour qui ne finit ni bien ni mal et qui nous laisse sur notre faim. Peut être lui manque-t-il une fin ? Dommage car la mélodie est agréable et originale.
Pour écouter la chanson et lire la suite:


Par un curieux hasard, les chansons qui nous parlent de trois frères prennent souvent une tournure dramatique. Quand ils ne finissent pas en prison, ils sont mêlés à de sombres histoires de vengeance. On pense, bien entendu, aux trois frères qui lavent l'affront subi par leur sœur mariée à une crapule, ou encore aux trois écoliers pendus à Pontoise: Ils étaient trois petits frères en France qu'allaient à l'école à Paris.... Point de tout cela dans notre chanson qui reste dans le domaine de la séduction et du badinage.
Sous cette forme, la chanson n'est pas répertoriée dans les catalogues de MM Coirault et Laforte. Si l'expression “je n'ai pas choisi mais j'ai pris la plus belle” fait immédiatement penser à un cavalier venant de la Rochelle, la comparaison s'arrête là. L'excuse du père trop sévère est également présente dans bon nombre de chansons à défaut de la mère qui, comme chacun le sait, en a fait autant dans sa jeunesse !
On peut toujours se demander pourquoi le déroulement de l'histoire fait appel à trois garçons et trois filles alors que les rôles principaux se focalisent sur deux personnages et que les autres ne sont là que pour faire de la figuration. Le trio est définitivement une formule à succès dans la chanson traditionnelle. En plus des personnages déjà cités, il rassemble aussi bien des demoiselles, conscrits, amants, gentilshommes, larrons, nonnes, libertins, commères, orfèvres, gendarmes...pour ne citer que les femmes ou les hommes (2).
En tous cas cette chanson semble bien implantée dans le pays de Campbon où elle avait aussi été enregistrée par Stéphane Glotin et reprise par les “Chantous de Campbon”. Mais nous n'en avons pas trouvé d'autres exemples ailleurs.

notes
1 - il ne manque plus que les trois mousquetaires et les trois suisses pour compléter le catalogue
2 – laissons de coté les trois petits cochons et leur grand méchant loup !

interprète : Dominique Juteau avec Jean-Louis Auneau et Dominique Garino
source: Marguerite Mabilais, enregistrée à Campbon en 1985 par Arthur et Marie-Madeleine Maillard


Les trois frères et les trois demoiselles

Chez mon père, nous étions trois frères (bis)
Tous trois, assis sur la fougère

refrain
Ma Nanon, falira dondaine
Charmante Nanon falira dondon (bis)

Tous trois, assis sur la fougère (bis)
Par là, passa trois demoiselles

… Je n’choisis pas, j’pris la plus belle

… Oh, laissez, laissez-moi, dit-elle

… Car j’entends papa qui m’appelle

… Et qui me dit dans mon langage

… Reviens, ma fille, à ton ouvrage.

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