Encore une chanson qui va par trois !
Après les trois filles, les trois cavaliers, les trois capitaines,
les trois princesses ou les trois sœurs...voici les trois frères
(1). Pour respecter la parité, et par ordre d'apparition à l'écran,
viennent à passer trois demoiselles. La situation se présente plutôt bien et on peut s'attendre à une fin heureuse, pour une fois.
Pourtant, c'est une chanson d'amour qui ne finit ni bien ni mal et
qui nous laisse sur notre faim. Peut être lui manque-t-il une fin ?
Dommage car la mélodie est agréable et originale.
Pour écouter la chanson et lire la
suite:
Par un curieux hasard, les chansons qui
nous parlent de trois frères prennent souvent une tournure
dramatique. Quand ils ne finissent pas en prison, ils sont mêlés à
de sombres histoires de vengeance. On pense, bien entendu, aux trois
frères qui lavent l'affront subi par leur sœur mariée à une
crapule, ou encore aux trois écoliers pendus à Pontoise: Ils
étaient trois petits frères en France qu'allaient à l'école à
Paris.... Point de tout cela dans notre chanson qui reste dans
le domaine de la séduction et du badinage.
Sous cette forme, la chanson n'est pas
répertoriée dans les catalogues de MM Coirault et Laforte. Si
l'expression “je n'ai pas choisi mais j'ai pris la plus belle”
fait immédiatement penser à un cavalier venant de la Rochelle, la
comparaison s'arrête là. L'excuse du père trop sévère est
également présente dans bon nombre de chansons à défaut de la
mère qui, comme chacun le sait, en a fait autant dans sa jeunesse !
On peut toujours se demander pourquoi
le déroulement de l'histoire fait appel à trois garçons et trois
filles alors que les rôles principaux se focalisent sur deux
personnages et que les autres ne sont là que pour faire de la
figuration. Le trio est définitivement une formule à succès dans
la chanson traditionnelle. En plus des personnages déjà cités, il
rassemble aussi bien des demoiselles, conscrits, amants, gentilshommes, larrons, nonnes, libertins, commères, orfèvres,
gendarmes...pour ne citer que les femmes ou les hommes (2).
En tous cas cette chanson semble bien
implantée dans le pays de Campbon où elle avait aussi été
enregistrée par Stéphane Glotin et reprise par les “Chantous de
Campbon”. Mais nous n'en avons pas trouvé d'autres exemples
ailleurs.
notes
1 - il ne manque plus que les trois
mousquetaires et les trois suisses pour compléter le catalogue
2 – laissons de coté les trois
petits cochons et leur grand méchant loup !
interprète : Dominique Juteau
avec Jean-Louis Auneau et Dominique Garino
source: Marguerite Mabilais,
enregistrée à Campbon en 1985 par Arthur et Marie-Madeleine Maillard
Les trois frères et les trois
demoiselles
Chez mon père, nous étions trois
frères (bis)
Tous trois, assis sur la fougère
refrain
Ma Nanon, falira dondaine
Charmante Nanon falira dondon (bis)
Tous trois, assis sur la fougère (bis)
Par là, passa trois demoiselles
… Je n’choisis pas, j’pris la
plus belle
… Oh, laissez, laissez-moi, dit-elle
… Car j’entends papa qui m’appelle
… Et qui me dit dans mon langage
… Reviens, ma fille, à ton ouvrage.
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