Préférez vous être réincarné en
hirondelle ou en pigeon ? Répondez à cette question avant
d'écouter la chanson, vous pourriez vous laisser influencer par le
choix de la jeune fille séparée de son amant. La scène se passe
dans un couvent où son père l'a fait enfermer. Souvent, dans ce
type de chansons, il l'a fait mettre dans une tour ce qui cause la
perte définitive du garçon. Ici, le texte de notre version est
incomplet et vous aurez donc tout loisir d'imaginer une fin heureuse
ou malheureuse selon votre humeur du moment.
Pour écouter la chanson et lire la
suite :
Même si la jeune fille est qualifiée
de « petite religieuse » il ne faut pas considérer
qu'elle est entrée dans les ordres. Sinon la suite de la chanson
n'aurait aucun sens. Si on considère l'ancienneté cette chanson, il
faut se souvenir qu'à une époque lointaine l'éducation des jeunes
filles était exclusivement confiée à l'église. Dans leur paroisse
pour leur plus jeune âge ; puis, pour les filles de familles
riches, ce sont les institutions religieuses qui prenaient le relais.
Le couvent est donc une pension où les demoiselles attendaient soit
de rentrer dans les ordres, pour les plus influençables, soit que
leurs parents leur aient trouvé un prétendant. Souvent cette
réclusion servait à éviter les conséquences d'une liaison trop
précoce, comme cela semble être le cas ici. Dans ces établissements
les jeunes filles recevaient une éducation basée sur les lettres,
le calcul, l'histoire...avec une forte dose de religion. Mais aussi
tout un programme destiné à en faire des épouses convenables dans
l'esprit de l'époque. Des matières allant de la cuisine et la
couture jusqu'à la danse, la peinture et la musique leur
permettaient de tenir leur place dans la bonne société.
Ainsi on comprend plus facilement la
réaction de la « bonne mère » vis à vis d'une
pensionnaire qui a dérogé aux règles de la communauté. Pensez
donc, jouer aux cartes avec son amant ! Se sont ils bien
contentés de jouer au cartes ? C'est qu'apparemment on s'ennuie
ferme dans cette institution.
Et nous revoilà aux prises avec la
question du jour. Les oiseaux sont toujours chargés de symboles dans
les chansons traditionnelles. L'allusion est on ne peut plus claire
au cas présent. L'hirondelle, qui ne s'embarrasse ni des distances
ni des frontières, représente la liberté. La phrase « ah, si
j'étais une hirondelle » revient dans bon nombre de chansons
pour exprimer l'éloignement d'avec l'être aimé. Quand au pigeon,
sa fidélité et son caractère casanier conviennent beaucoup mieux à
subir un enfermement, volontaire ou non.
Hirondelle ou pigeon ? À vous de
choisir. Pour nous la décision est prise : nous n'avons jamais
vu d'hirondelle finir entourée de petit pois et de salade. Vive la
liberté !
interprètes : Annick
Mousset et Françoise Bourse
source : Constance
Crusson, de La Baule, enregistrée le 10 avril 1991 par Roland Brou,
Robert Bouthillier et Pierre Guillard
catalogue P. Coirault : Le
flambeau d’amour (Traverses – N° 01417)
catalogue C. Laforte : Le
flambeau d’amour (II, A-10)
C’était une petite religieuse
C’était une petite religieuse tant
amoureuse (bis)
Son père l’a fit mettre au couvent
car elle aimait trop les amants
Un soir son amant vint la voir, c’était
par gloire
Au jeu de cartes ils ont joué, cent
écus d’or lui a gagnés (bis)
La bonne mère qu’est en fenêtre qui
la voit faire (bis)
Mais vous sortirez du couvent car vous
aimez trop les amants
Mais au couvent ma bonne mère je m’y
plais guère
Car il y a assez longtemps que je suis
renfermée dedans
Car si j’étais p’tite hirondelle
que j’aurais des ailes
Je suis comme le pigeon blanc, toujours
enfermé dedans.
Texte incomplet
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