samedi 19 octobre 2013

la mazurka des anges


Il y a quelque temps disparaissait une figure de la musique traditionnelle : John Wright. En quelques lignes nous voulons lui rendre aujourd'hui un hommage, tardif mais bien sincère.

John était un personnage d'une grande culture musicale, possédant un répertoire immense, dans bien des domaines. Les archives de Dastum 44 peuvent en témoigner. Certes, ce blog est avant tout consacré à la chanson. Ce n'est pas une raison pour négliger les autres formes d'expression. John Wright avait réalisé des collectes auprès de violoneux, notamment dans le Pays de Retz. C'est donc un plaisir que d'entendre sa voix sur ces enregistrements, quand il discute du répertoire, avec Louis Rousseau de Saint Hilaire de Chaléons par exemple.
Voici un extrait qui a retenu notre attention. C'est comme si vous y étiez :
- JW - Comment ça s'appelle ce que vous venez de jouer ?
- LR – Ben ça c'est la mazure !
- JW – Qu'est que c'est le différence entre le mazurka et le mazure ?
- LR – Aaaaahhh....ben....c'est pas pareil.
Fin de l'échange. On n'en saura pas plus.

C'est avec ce genre de réplique qu'on se délecte quand on est musicien et qu'on farfouille dans les archives de Dastum pour trouver du répertoire local.
Quelques années plus tard nous avons remémoré cette séquence à John. Sans plus de certitudes sur l'origine de l'air enregistré. D'après lui, l'arrivée de la mazurka en Europe de l'ouest dans les années 1830 se serait faite sous différentes formes et avec différents noms. On trouve l'appellation « mazure » dans certains ouvrages de l'époque. Rien de plus logique si on sait que cette danse – mazurka ou mazure – est originaire du peuple des "mazurs" vivant dans les plaines de Mazovie autour de Varsovie (et non pas de Mazurie ; ce serait trop simple). La mazurka était une danse dont se sont emparés les maîtres à danser du 19ème, sans doute en raison de sa vogue (voir Chopin). Ils en ont fait une danse de salons aux figures compliquées. Les variantes encore pratiquées dans nos bals traditionnels ont, elles, survécu en raison de leurs formes simples.
Bref ; Merci à John pour ces bons moments et tellement plein d'autres.

Il paraît qu'en ce moment au paradis des musiciens, les anges qui jouent de la harpe sont intrigués par un son métallique et persistant qui se mêle à leurs arpèges. C'est John Wright qui les accompagne à la guimbarde !

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