En cette période de l'année où on nous rebat les oreilles avec le beaujolais nouveau , il nous a paru opportun de vous inciter à déguster autre chose, avec modération bien sûr. Quoi de mieux que d'associer les plaisirs œnologiques avec ceux de la tradition chantée. l' »hymne » que nous vous proposons est d'une facture bien plus récente que la plupart des chansons à boire. Il vous suffira de découvrir sur quel timbre il a été composé pour vous en convaincre.
Pour écouter la chanson et lire la suite :
Mais oui ! Vous avez bien reconnu l'air de cette fameuse chanson qui fit tant pour la renommée de M. Théodore Botrel. Depuis son interprétation par l'auteur lui-même et par Félix Mayol, ce tube des années 1900 a servi de support à un nombre impressionnant de chansons locales, de complaintes criminelles et autres faits divers. Alors, pourquoi pas une chanson vantant les mérites d'une production du pays nantais qui, sans atteindre la réputation des grands crus, n'en a pas moins toute sa place dans la gastronomie. Issu d'un seul cépage, la folle blanche (originaire des Charentes), il est synonyme de repas de la mer, poissons, coquillages et crustacés. S'il n'a pas toujours eu bonne réputation, il a obtenu le classement AOC depuis 2011. Récolté sur le même terroir que le muscadet, il vit un peu dans son ombre, ce qui se vérifie aussi par le nombre de chansons vantant les qualités de l'un et de l'autre.
En parlant de qualité, il faut bien dire que ce genre de compositions donne rarement des monuments de la poésie populaire. Pour ce qui est du muscadet, nos archives recèlent près d'une dizaine d’œuvres du même tonneau. Elles donnent l'impression d'être écrites à l'aide d'un dictionnaire de rimes et sous l'influence d'une certaine quantité du fameux nectar. Deux d'entre elles échappent à cette médiocrité et font preuve d'une certaine originalité. C'est pourquoi nous avons choisi de les enregistrer dans deux de nos publications : « Nantes en chansons » datant de 1998 et « Les plaisirs de la table » paru en 2015 (1)
A notre connaissance, le gros plant n'a bénéficié que de ce seul hymne, collecté dans son terroir d'origine. Les paroles font preuve d'une fraîcheur et d'une naïveté (au bon sens du terme) qui nous changent du style pompeux, voire pompier, habituellement réservé à ce genre de chansons.
Pour être tout à fait juste, signalons tout de même une allusion au gros plant dans le refrain d'une chanson de Gilles Servat, sobrement intitulée « Gros-plant et muscadet ». (2)
Des deux rivières citées dans le refrain, la Sèvre nantaise vous est sans doute la plus connue. La Boulogne, qui prend sa source en Vendée, a la particularité de se jeter dans le lac de Grand-Lieu, au sud-ouest de Nantes.
Il ne vous reste plus qu'à acheter une douzaine d’huîtres, une bouteille de gros-plant et on vous souhaite bonne dégustation, en chanson.
notes
1 - le premier est désormais épuisé, le second est toujours disponible
2 – enregistrée sur un 45 tours rarissime, mais que vous pouvez écouter ici sur You tube
. Chanson reprise également sur l'album célébrant des 70 ans de l'artiste (2017)
Interprétes: Janick Péniguel, Annick Mousset et Béatrice Denoue, accompagnées par Roland Guillou et Yannick Elain.
Source : Bernard Chevalier, collecté par Marie-Jeanne Freuchet et Ghislaine Clavier en 2012 - publié dans l'ouvrage « Grand-Lieu en chansons », page 245. (ATTO / OPCI Ethnodoc - 2019)
Timbre : La Paimpolaise (musique d’Eugène Feautrier)
1. Sur les coteaux de ces rivières
Mûrit un raisin merveilleux
Buvons ce vin plein de lumière
Et c’est toujours plaisant aux yeux
Et le verre en main
Chantons ce refrain
REFRAIN
De la Sèvre à la Boulogne
On déguste un fameux vin blanc
Pour avoir chaud et belle trogne
Rien ne vaut le noble gros plant
2. Voici l’automne et les vendanges
Dans le tonneau, le vin nouveau
Bois le gros plant pur, sans mélange
Tu seras viril et costaud
Tous avec entrain
Chantons ce refrain
3. Allons, vous, l’ardente jeunesse
Et les anciens aux cheveux blancs
Tous en chœur et plein d’allégresse
Levons nos verres d’un même élan
Debout les copains
Au dernier refrain.
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