Noël,
Noël, chantons tous Noël ! Les fêtes approchent. Dans les
grandes surfaces, les chefs de rayon font déjà le bilan des ventes
de jouets. Dans les églises, crèches et cierges sont déjà en
place pour accueillir les fidèles de la messe la plus fréquentée
de l'année. Dans les élevages, les dindes les plus politisées se
demandent s'il n'est pas déjà trop tard pour entamer une grève de
la faim de protestation. Tout est prêt pour l'événement qui
associe chaque hiver le commerce, la religion et la grande bouffe.
Les
chansons de Noël constituent un genre à part dans la tradition.
Très populaires en toutes régions, elles donnent lieu à des
adaptations souvent très localisées, comme celle-ci, composée en
Brière.
Pour
écouter la chanson et lire la suite :
La
composition de Noëls attachés à une ou plusieurs paroisses est un
phénomène courant. C'est autant une célébration de la vie locale
que de la fête religieuse en elle même. Elle ne sert en fait que de
prétexte. Elle répond aussi au besoin de faire la fête et de
resserrer des liens en cette période la plus grise de l'année.
Si
les chansons traditionnelles ont commencé à être imprimées à
partir du milieu du 19è siècle - sous couvert de recensement des
poésies populaires - les chants de Noël l'ont été bien avant.
Les premières « bibles des Noëls » régionaux datent de
près de deux siècles plus tôt.
Ce
sont le plus souvent des composition de lettrés. Ce qui ne les
empêche pas de devenir un moyen d'expression des gens du peuple. Ils
utilisent des timbres populaires qui permettent de chanter à la fois
des chants religieux et profanes.
Notre
Noël briéron est la continuation de cette tradition, même si sa
composition date de la seconde moitié du vingtième siècle !
C'est un moyen de se recentrer sur une fête de villages et de
familles en oubliant pour quelque temps que la cérémonie sert de
prétexte aux abus de la sur-consommation et du business mondial.
Noël,
Noël, chantons tous Noël ! Et ne vous étouffez pas avec les
huîtres et la dinde.
Petite
précision importante pour les « étrangers » à la
région : Mayun est l'un de ces villages entourés par les
marais de la Grande Brière. Haut lieu de traditions : chansons,
contes et savoir-faire artisanaux, Mayun est l'une des composantes de
la commune de la Chapelle des Marais.
Et
puisqu'on parle « d'étrangers » profitons en pour
adresser un salut amical à tous ceux et celles qui consultent
régulièrement ce blog depuis des contrées éloignées,
francophones ou non : Italie, Belgique, Canada, Espagne, Russie,
États-Unis, Allemagne... pour ne citer que les plus représentés.
Bonnes fêtes de fin d'année à vous toutes et tous.
interprète
: Dominique Juteau et les participants des ateliers chant de Dastum 44
source :
association La Fouée de Feu, de Mayun, en La Chapelle-des-Marais
(44) – enregistrement du 19 novembre 2004
Auteur :
Guy Belliot
Noël
en Brière
Dans
les chaumières de Brière
Lorsque
l’hiver s’est installé
Les
bougies donnent la lumière
Et
le feu un peu de gaieté
Voici
que la Noël approche
Dehors
il fait un vent glacé
Les
enfants rangent leurs galoches
Dans
un coin de la cheminée
refrain
Noël
d’un jour, Noël toujours
Noël
partout, Noël chez nous
Dans
le ciel brillent mille étoiles
Autour
de l’étoile du berger
Celle
qui annoncent au village
Quelque
part un enfant est né
En
famille on va par la nuit
Vers
le bourg de notre marais
Les
cloches sonnent avant minuit
Le
rendez-vous des mayunnais
Il
est né le divin enfant
Entonnent
en chœur les paroissiens
Et
quand finit le dernier chant
On
prend le chemin de Mayun
Tirant
leurs parents de la foule
Les
enfants font presser le pas
Le
père Noël et sa baoûle
Remplie
de jouets est sûr’ment là
Le
Noël des enfants du monde
C’est
un moment de grande joie
En
Brière tout à la ronde
C’est
bien la fête ce jour là.
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