samedi 4 janvier 2014

Bonne année 2014


Bonne année, bonne santé ; que 2014 vous chante, vous enchante et vous entende chanter tout au long de l'année.

Commençons donc l'année par une bonne nouvelle, pour les nantais (1) : nous nous retrouverons pour une session de chants, à l'initiative de Dastum 44, un mardi par mois à l'heure de l'apéro. La première est organisée mardi 21 janvier. Tous les détails pratiques sont sur la page « actualités ».

Si vous fréquentez ce blog dans l'unique espoir d'enrichir votre répertoire, vous retrouverez bientôt la suite de notre grand feuilleton intitulé « une chanson traditionnelle par semaine ».

En attendant, puisque le début d'année est le moment idéal pour prendre de bonnes résolutions, nous vous donnons dix bonnes raisons de chanter :

1 – la chanson traditionnelle est une source inépuisable de joie et de bonne humeur : Certes, vous nous ferez remarquer que la mort du roi Renaud, le plongeur noyé ou la belle enfermée dans la tour ne sont pas des sujets d'une franche hilarité. Mais si les textes eux même ne se rattachent pas tous au type « y'a d'la joie », c'est le plaisir de chanter qui rend heureux. Le plaisir d'avoir en bouche un de ces grand crus de la poésie populaire ou un de ces petits refrains mûris au soleil sur des terroirs sélectionnés et transmis de génération en génération. A consommer, bien sur, sans aucune modération.

2 – la chanson traditionnelle a des effets bénéfiques sur la santé : elle éclaircit la gorge, dégage les bronches, bonifie le cœur, facilite la digestion, donne du tonus et allège les jambes. La preuve : elle vous rend capable de danser jusqu'au bout de la nuit. Elle vous fait
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 ...elle vous fait oublier les distances ; si vous en doutez venez avec nous en balade chantée. A toutes fins utiles et en vertu du principe de précaution nous devrions écrire en petit caractères – comme dans les pubs - « pas d'utilisation prolongée sans avis médical ». Au contraire, en cas de persistance des symptômes n'hésitez pas à augmenter la dose.

3 – C'est un produit bio, issu des terroirs, non trafiqué même si certains le parent d'un bel emballage pour le présenter au public. Des expériences réalisées dans des étables sélectionnées montrent que chanter en trayant les vaches améliore considérablement la qualité du lait, alors que la lecture du journal officiel des lois et décrets ne provoque au mieux qu'une indifférence polie de la part du bovidé moyen.

4 – Elle est gratuite : toute tentative de la commercialiser n'a jamais contribué à enrichir les intermédiaires. Il suffit pour s'en convaincre de regarder la tenue vestimentaire du « folkeux » de base. Le blue-jean élimé et les baskets avachies dénotent toute la difficulté de s'intégrer dans les dures lois du marché. La musique trad. ne nourrit pas son homme. A ce propos, si vous pouviez convaincre vos amis et vos relations de faire l'acquisition de nos magnifiques ouvrages (cf page éditions) cela rendrait le sourire à la trésorière de Dastum 44.

5 – Elle est actuelle et indémodable. Faites le test avec n'importe quel ado qui vient de découvrir à la télé les stars des années 80 et qui se bidonne en vous traitant de ringard ou de croulant. Expliquez lui que ce qu'il vous entend fredonner est un tube des années 80 (1680 bien sur). Vous obtiendrez le même choc psychologique que lorsqu'il a découvert que dans votre jeunesse la télé était en noir et blanc et n'avait qu'une seule chaine.

6 – Elle présente un bilan carbone positif. La chanson a voyagé au travers des siècles et des espaces sans dépenser un seul litre de gasole et sans produire un seul gramme de CO2.

7 – Elle est recyclable. Outre l'intemporalité de ses thèmes et la persistance de ses mélodies, son intérêt réside aussi dans sa réutilisation à l'infini. Combien d'ethno-musicologues distingués se sont arrachés les cheveux devant des versions de chansons où la fille du roi d'Espagne cueille des oranges pour les offrir à un prisonnier évadé à la recherche de sa mie entrée au couvent pour échapper à un mariage forcé avec un marchand de velours ? Comment rattacher ces versions fluctuantes à une cote du catalogue Coirault ? La chanson trad. n'a jamais fini d'évoluer. Elle est toujours vivante. Elle a échappé à ses géniteurs. Elle appartient désormais à ceux qui la chantent.

8 – Elle se moque des frontières. Administratives, linguistiques, sociales...la chanson ne se laisse pas enfermer derrière des barrières. Le montagnard chante la montagne quel que soit son versant. Le marin reste dans le vague sur ses origines. Le rural s'intéresse à sa terre et adapte la chanson aux lieux et aux circonstances. Et si quelques imbéciles heureux nés quelque part essayent de nous faire le coup de la mère patrie, la chanson traditionnelle est là pour leur rappeler qu'elle ne connaît comme patrie que la voix des chanteurs.

9 – Elle est à la portée de tous. Pour le cas où cela vous aurait échappé, ce blog n'est pas rédigé par des chercheurs diplômés. Il ne s'adresse pas non plus aux seuls titulaires d'un diplôme universitaire. Même si on n'essaye de ne pas y proférer trop d'âneries, vous n'y trouverez jamais de dissertations savantes. Nous faisons partie d'une catégorie qui se définirait plutôt comme « cherchistes » ou  « cherchologistes » (2). On ne se prend pas au sérieux tout en restant sérieux, parce que la chanson traditionnelle est l'affaire de tous ceux qui l'entonnent et pas seulement de quelques universitaires reconnus (qu'on apprécie quand même pour leur boulot !). Nous ne vous le rappellerons jamais assez : ne lisez pas ces lignes uniquement au premier degré.

10 – Elle crée du lien social. Chanter tout seul c'est bien, partager c'est mieux. Voilà pourquoi nous essayons de multiplier les occasions de chanter en société : veillées, sessions, balades, bals... à table ou dans la ronde... à pied, à cheval et en voiture. Ce blog vous offre, semaine après semaine, quelques unes de nos trouvailles dans l'inépuisable fonds collecté en Loire-Atlantique. Profitez en bien. Et n'oubliez pas de nous donner vos avis, vos coups de cœur, vos suggestions. Nous ne sommes pas des commerçants et n'avons rien à vendre (ou si peu !). Nous attendons aussi des échanges. A bon entendeur...

Tout cela nous éloigne un peu de la chanson de cette semaine. C'est pour quand ? : pour bientôt.
à suivre

notes
1 – si vous n'êtes pas nantais (personne n'est parfait) sachez qu'on vous aime bien quand même et qu'on vous accueillera avec plaisir si vos pérégrinations vous entrainent jusqu'à la ville de France la plus chantée dans les textes traditionnels.
2 - pour reprendre une définition inventée par Maxou Heintzein, chanteur et musicien de la Chavannée et chroniqueur dans la revue Trad magazine.

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