Bonne année, bonne santé ; que
2014 vous chante, vous enchante et vous entende chanter tout au long
de l'année.
Commençons donc l'année par une bonne
nouvelle, pour les nantais (1) : nous nous retrouverons pour une
session de chants, à l'initiative de Dastum 44, un mardi par mois à
l'heure de l'apéro. La première est organisée mardi 21 janvier.
Tous les détails pratiques sont sur la page « actualités ».
Si vous fréquentez ce blog dans
l'unique espoir d'enrichir votre répertoire, vous retrouverez
bientôt la suite de notre grand feuilleton intitulé « une
chanson traditionnelle par semaine ».
En attendant, puisque le début d'année
est le moment idéal pour prendre de bonnes résolutions, nous vous
donnons dix bonnes raisons de chanter :
1 – la chanson traditionnelle est une
source inépuisable de joie et de bonne humeur : Certes, vous
nous ferez remarquer que la mort du roi Renaud, le plongeur noyé ou
la belle enfermée dans la tour ne sont pas des sujets d'une franche
hilarité. Mais si les textes eux même ne se rattachent pas tous au
type « y'a d'la joie », c'est le plaisir de chanter qui
rend heureux. Le plaisir d'avoir en bouche un de ces grand crus de la
poésie populaire ou un de ces petits refrains mûris au soleil sur
des terroirs sélectionnés et transmis de génération en
génération. A consommer, bien sur, sans aucune modération.
2 – la chanson traditionnelle a des
effets bénéfiques sur la santé : elle éclaircit la gorge,
dégage les bronches, bonifie le cœur, facilite la digestion, donne
du tonus et allège les jambes. La preuve : elle vous rend
capable de danser jusqu'au bout de la nuit. Elle vous fait
pour lire la suite
...elle vous fait oublier
les distances ; si vous en doutez venez avec nous en balade
chantée. A toutes fins utiles et en vertu du principe de précaution
nous devrions écrire en petit caractères – comme dans les pubs -
« pas d'utilisation prolongée sans avis médical ». Au
contraire, en cas de persistance des symptômes n'hésitez pas à
augmenter la dose.
3 – C'est un produit bio, issu des
terroirs, non trafiqué même si certains le parent d'un bel
emballage pour le présenter au public. Des expériences réalisées
dans des étables sélectionnées montrent que chanter en trayant les
vaches améliore considérablement la qualité du lait, alors que la
lecture du journal officiel des lois et décrets ne provoque au mieux
qu'une indifférence polie de la part du bovidé moyen.
4 – Elle est gratuite : toute
tentative de la commercialiser n'a jamais contribué à enrichir les
intermédiaires. Il suffit pour s'en convaincre de regarder la tenue
vestimentaire du « folkeux » de base. Le blue-jean élimé
et les baskets avachies dénotent toute la difficulté de s'intégrer
dans les dures lois du marché. La musique trad. ne nourrit pas son
homme. A ce propos, si vous pouviez convaincre vos amis et vos
relations de faire l'acquisition de nos magnifiques ouvrages (cf page
éditions) cela rendrait le sourire à la trésorière de Dastum 44.
5 – Elle est actuelle et indémodable.
Faites le test avec n'importe quel ado qui vient de découvrir à la
télé les stars des années 80 et qui se bidonne en vous traitant de
ringard ou de croulant. Expliquez lui que ce qu'il vous entend
fredonner est un tube des années 80 (1680 bien sur). Vous obtiendrez
le même choc psychologique que lorsqu'il a découvert que dans votre
jeunesse la télé était en noir et blanc et n'avait qu'une seule
chaine.
6 – Elle présente un bilan carbone
positif. La chanson a voyagé au travers des siècles et des espaces
sans dépenser un seul litre de gasole et sans produire un seul
gramme de CO2.
7 – Elle est recyclable. Outre
l'intemporalité de ses thèmes et la persistance de ses mélodies,
son intérêt réside aussi dans sa réutilisation à l'infini.
Combien d'ethno-musicologues distingués se sont arrachés les cheveux
devant des versions de chansons où la fille du roi d'Espagne cueille
des oranges pour les offrir à un prisonnier évadé à la recherche
de sa mie entrée au couvent pour échapper à un mariage forcé avec
un marchand de velours ? Comment rattacher ces versions
fluctuantes à une cote du catalogue Coirault ? La chanson trad.
n'a jamais fini d'évoluer. Elle est toujours vivante. Elle a échappé
à ses géniteurs. Elle appartient désormais à ceux qui la
chantent.
8 – Elle se moque des frontières.
Administratives, linguistiques, sociales...la chanson ne se laisse
pas enfermer derrière des barrières. Le montagnard chante la
montagne quel que soit son versant. Le marin reste dans le vague sur
ses origines. Le rural s'intéresse à sa terre et adapte la chanson
aux lieux et aux circonstances. Et si quelques imbéciles heureux nés
quelque part essayent de nous faire le coup de la mère patrie, la
chanson traditionnelle est là pour leur rappeler qu'elle ne connaît
comme patrie que la voix des chanteurs.
9 – Elle est à la portée de tous.
Pour le cas où cela vous aurait échappé, ce blog n'est pas rédigé
par des chercheurs diplômés. Il ne s'adresse pas non plus aux seuls
titulaires d'un diplôme universitaire. Même si on n'essaye de ne
pas y proférer trop d'âneries, vous n'y trouverez jamais de
dissertations savantes. Nous faisons partie d'une catégorie qui se
définirait plutôt comme « cherchistes » ou
« cherchologistes » (2). On ne se prend pas au sérieux
tout en restant sérieux, parce que la chanson traditionnelle est
l'affaire de tous ceux qui l'entonnent et pas seulement de quelques
universitaires reconnus (qu'on apprécie quand même pour leur
boulot !). Nous ne vous le rappellerons jamais assez : ne lisez
pas ces lignes uniquement au premier degré.
10 – Elle crée du lien social.
Chanter tout seul c'est bien, partager c'est mieux. Voilà pourquoi
nous essayons de multiplier les occasions de chanter en société :
veillées, sessions, balades, bals... à table ou dans la ronde... à pied, à
cheval et en voiture. Ce blog vous offre, semaine après semaine,
quelques unes de nos trouvailles dans l'inépuisable fonds collecté
en Loire-Atlantique. Profitez en bien. Et n'oubliez pas de nous
donner vos avis, vos coups de cœur, vos suggestions. Nous ne sommes
pas des commerçants et n'avons rien à vendre (ou si peu !). Nous
attendons aussi des échanges. A bon entendeur...
Tout cela nous éloigne un peu de la
chanson de cette semaine. C'est pour quand ? : pour bientôt.
à suivre
notes
1 – si vous n'êtes pas nantais
(personne n'est parfait) sachez qu'on vous aime bien quand même et
qu'on vous accueillera avec plaisir si vos pérégrinations vous
entrainent jusqu'à la ville de France la plus chantée dans les
textes traditionnels.
2 - pour reprendre une définition
inventée par Maxou Heintzein, chanteur et musicien de la Chavannée
et chroniqueur dans la revue Trad magazine.
Très joli texte. Merci! Et bonne année a dastum 44' :-)
RépondreSupprimer