Peut être trouverez vous que ce blog
devient trop sérieux. Nous ne ferons pas l'état de la baisse de
fréquentation sur l'économie locale pour cause de crise économique.
Mais il est difficile d'évoquer nos bords de mer sans parler de
l'activité désormais prépondérante qu'est le tourisme. Tout a
commencé il y a près d'un siècle et demi avec l'arrivée du chemin
de fer drainant sur les plages les premiers estivants. Des
privilégiés tout d'abord, avant que les congés payés, les
colonies de vacances et l'automobile ne démocratisent les vacances
d'été. Dès avant 1900 Pornic, le Pouliguen, la Baule ou Pornichet
voient s'édifier les premières résidences secondaires. A chacun
selon ses goûts, du manoir normand au chalet suisse. Tout est bon
pour profiter de l'air iodé, des bains de mer et...
Lire la suite et écouter la chanson
https://soundcloud.com/dastumla/mme-pineau
et de la couleur locale. Les boutiques
de souvenirs et le grand bazar de la plage diffusent la culture du
maillot de bain, de l'épuisette et du seau en plastique. Les cartes
postales s'envolent par dizaine vers les tontons, les cousins, les
mamies restés au pays.
La chanson n'est pas absente de ce
grand brassage de populations. En 1910, le « barde »
Théodore Botrel fait un triomphe dans les casinos de la côte. La
chanson traditionnelle a disparu plus vite de cette frange littorale
sous l'effet de l'apport extérieur : tours de chant, phonos
puis radio. Paradoxalement elle est restée très vivace dans des
communes peu éloignées, en retrait des stations balnéaires, où
les collecteurs des années 60 / 70 ont retrouvé un important
répertoire.
Et Madame Pineau ? Qui était
cette brave personne ? Une parente éloignée de Pineau curé de
chez nous ? Toutes vos informations seront les bienvenues.
En attendant, continuez à chanter
cigales estivales ; c'est bientôt la rentrée.
1 – désignations touristiques des
rivages de Loire-Atlantique : la cote d'Amour, au nord de
l'estuaire de la Loire, englobe les plages de la Baule...et du
Pouliguen. Au sud, la côte de Jade, autour de Pornic, fait face à
l’île de Noirmoutier.
Madame Pineau
On la voit dès l’aurore
Se plonger dans la mer
Le soir elle est encore
Au sein du flot amer
Qu’il pleuve ou bien qu’il vente
Elle est toujours dans l’eau
Toujours gaie et contente
Voilà madame Pineau
refrain
Très alerte
Encore verte
Possédant un beau chapeau
Très discrète
Belle tête
Voilà madame Pineau
Elle a vu bien des choses
Que nul n’a pu savoir
Des horizons très roses
Agréables à voir
Car au bain les jeunesses
Et toujours sans regret
Pour montrer leurs… prouesses
Arrivent sans corset
refrain
Elle a vu bien des blondes
Au teint très réussi
Elle connait des rondes
Et des maigres aussi
Mais elle est très discrète
Et jamais on n’a su
Malgré plus d’une enquête
Tout ce qu’elle avait vu
refrain
source : livre « Florilège
du Pouliguen », de Marcel Baudry (Ed. Jean-Marie Pierre –
1985)
interprète : Bruno Nourry