Le retour de Soreau... ! Après
des semaines consacrées au répertoire publié par Fernand Guériff,
c'est à un autre de nos grands amateurs de chansons traditionnelles
du pays nantais que nous empruntons la chanson de la semaine.
Ce qui saute aux yeux, ou plutôt aux
oreilles, c'est sa parenté évidente avec le thème du navire
merveilleux ; Mais sans les filles. L'équipage féminin qui
batifole habituellement entre les cordages en fils d'argent et la
grand vergue en ivoire semble avoir déserté le navire.
Tout comme les filles de la Rochelle il
s'en va dans les mers du Levant, ce qui est dans la logique des
activités du port de Nantes. On en profite au passage pour citer
quelques points remarquables de la basse Loire...et cap au large
écouter et lire la suite
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La structure de cette chanson laisse
supposer une utilisation pour la danse. Son découpage fait penser à
une ronde du type passepied. Des danses de ce type sont toujours
connues coté nord de l'estuaire de la Loire, en pays guérandais,
sous l’appellation de bal paludier. En revanche, coté sud, en pays
de Retz, rien ne permet d'affirmer aujourd'hui que des danses de ce
modèle étaient pratiquées au moment ou Soreau à fait ses
collectes. Rien n'empêche non plus d'imaginer que ce fonds commun de
danse n'était pas connu antérieurement et qu'à la fin du 19ème
siècle, la pratique de la danse ayant disparu, seules subsistaient
les chansons.
L'étude très complète de Marc Clérivet sur la danse en Haute Bretagne (1) ne fait pas mention de passepieds au sud de la Loire. Mais elle ne porte que sur la période dite de « fin de tradition ». Quand on s'intéresse au répertoire collecté en pays de Retz, certaines chansons semblent bien correspondre à des danses dont la pratique aurait disparu avant que les collecteurs ne s'intéressent au répertoire. Il serait en effet surprenant que les danses en rond aient été limitées à des territoires bien délimités. Tout au plus ont-elles disparu plus tôt dans certaines contrées que dans d'autres.
L'étude très complète de Marc Clérivet sur la danse en Haute Bretagne (1) ne fait pas mention de passepieds au sud de la Loire. Mais elle ne porte que sur la période dite de « fin de tradition ». Quand on s'intéresse au répertoire collecté en pays de Retz, certaines chansons semblent bien correspondre à des danses dont la pratique aurait disparu avant que les collecteurs ne s'intéressent au répertoire. Il serait en effet surprenant que les danses en rond aient été limitées à des territoires bien délimités. Tout au plus ont-elles disparu plus tôt dans certaines contrées que dans d'autres.
Tout ceci n'est bien sur fondé que sur
des hypothèses et non sur des certitudes puisque le matériau qui
aurait pu servir à l'étude n'existe plus et n'existait sans doute
déjà plus à l'époque ou Abel Soreau parcourait le département de
Loire-Inférieure (2) à la recherche de chansons.
Vous ne pensiez tout de même pas qu'on
avait réponse à tout dans ce blog ?
L'extrait musical provient de
l'enregistrement d'un ciné concert organisé à Nantes, en février
2013. Nous avons quand même reproduit l'intégralité des couplets.
Notes
1 – Danse traditionnelle en
Haute-Bretagne, de Marc Clérivet – édité par Dastum et les
Presses Universitaires de Rennes (2013)
2 – que seul les plus anciens d'entre
vous ont connu puisque le département a balayé son infériorité
pour devenir Loire-Atlantique en 1957
source : Mme Bouyer,
Saint-Père-en-Retz (44), 3 mars 1894
collectage : Abel Soreau
Interprète : Bruno Nourry
catalogue P. Coirault: à rapprocher de : 7101 le navire merveilleux
En la rivière de Nantes
En la rivière de Nantes
Y a t’un beau bâtiment (bis)
La coque est en bon chêne
La voile en bon fil blanc
Gai, gai farira dondaine
Gai, gai farira dondé
La grand’ vergue en ivoire
Les poulies en diamant (bis)
La grand’ voile en dentelle
Les focs en satin blanc
Gai, gai farira dondaine…
Les cordag’s du navire
En fils d’or et d’argent (bis)
La cale est toute pleine
De cidre et de vin blanc
Gai, gai farira dondaine…]
Amarré sur la Fosse
Il a son chargement (bis)
V’là l’capitaine qui crie :
Au guindeau, les enfants !
Gai, gai farira dondaine…
Le navire sur son ancre
D’rive avec le jusant (bis)
Il salut Sainte-Anne
Et Basse-Indre en passant
Gai, gai farira dondaine…
[En vue de Saint-Nazaire
On vire au cabestan (bis)
Puis on met l’ cap au large
Et largue les rabans
Gai, gai farira dondaine…
Parti pour faire la course
Dans les mers du Levant (bis)
C’est sur la mer des Indes
Qu’il navigue à présent
Gai, gai farira dondaine…
A la mi-juin prochaine
On r’ verra l’ bâtiment (bis)
Sa grand’ voile en dentelle
Ses focs en satin blanc.
Gai, gai farira dondaine…]
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