vendredi 8 septembre 2017

214 – La patrie m'appelle

Partira, partira pas ? C'est un dialogue passionné entre deux amants que nous propose cette chanson. Malgré tous les arguments du galant pour la persuader que sa place n'est pas à la guerre, la belle finira par avoir le dernier mot. Ce texte, dont l'origine remonte bien avant la conscription obligatoire, a été chanté par Marie Barthélémy, de Sion-les-mines, l'une des chanteuses les plus présentes sur le double CD consacré au pays de Châteaubriant, qui devrait être disponible au moment où vous lirez ces lignes (1). Sa présentation officielle est organisée les 16 et 17 septembre. Tous les détails sont dans notre rubrique « actualités ».
Pour écouter la chanson et lire la suite


Vous ne trouverez pas l'original d'« éveillez vous la belle » parmi les chansons publiées dans cet ouvrage. La réalisation d'un document représentatif de l'ensemble des traditions orales du pays de Châteaubriant nous a contraint à faire des choix. Ne conserver que la valeur de deux CD parmi la masse d'enregistrements effectués par les Tricoire, Bardoul et autres n'a pas été facile. Il a fallu arbitrer entre des chansons toutes aussi intéressantes les unes que les autres et ne pas trop privilégier certains interprètes. Marie Barthélémy à elle seule aurait pu mériter une publication. Jugez en vous même : ce ne sont pas moins de 582 items qui sont disponibles pour cette chanteuse sur la base Dastumedia ! Vous pourrez lire plus d'anecdotes et de commentaires sur son répertoire dans le livret qui accompagne ce double CD.
Mais revenons à la chanson. « la belle qui veut prendre les armes » n'est pas parmi les chansons dialoguées les plus répandues mais on la trouve enregistrée ou notée dans des lieux assez bien répartis. Pour avoir – une fois n'est pas coutume – l'occasion de pousser un cocorico, les deux versions les plus complètes que nous ayons rencontrées viennent de Loire-Atlantique. Habituellement les occurrences de cette chanson ne dépassent guère les cinq ou six couplets. Celle de Marie Barthélémy a huit couplets. Fernand Guériff (encore lui) en a publié une version à 12 couplets provenant du répertoire de Marie-Louise Tatevin, de Mesquer (2). Elle comprend une évocation des batailles et de leurs souffrances qu'on retrouve dans une version plus fragmentaire enregistrée par Charles Quimbert chez M. André Poisson à Bourg des Comptes (35) très proche de celle imprimée par Adolphe Orain dans son « folklore de l'Ille et Vilaine » :
Sur le champ de bataille
au milieu du danger
l'éclat de la mitaille
pourrait bien te tuer

Sur le champ de bataille
au milieu du danger
J'affonterai la mitaille
comme un vieux grenadier
De Bourg des comptes à Sion les mines il n'y a guère plus de vingt kilomètres. Cette chanson a peut être connu une certaine popularité dans le secteur.

Notes
1 – on vous met l'eau à la bouche ! Si vous n'avez pas la chance de résider dans notre région, ce quatrième ouvrage de la série « la Bretagne des pays » sera disponible en vente par correspondance sur le site de Dastum ou en utilisant ce bon de commande 
et pour patienter, voici un teaser, comme on dit en grand-breton
2 – chanson déjà publiée dans ce blog sous le N° 141 en février 2016

interprète : Jean-Louis Auneau
source : Marie Barthélémy, enregistrée par Partrick Bardoul, Lydie Pécot et Robert Bouthillier, le 27 février 1991 à Sion-les-Mines (Loire-Atlantique)
Catalogue Coirault : La belle qui veut prendre les armes (03012 )

La patrie m'appelle

Éveillez vous la belle ) bis
Je viens vous avertir )
Que la patrie m'appelle ) bis
Adieu il faut partir )

Ne versez pas de larmes
Galant ne pleurez pas
Si vous prenez les armes
Je n' resterai pas là

Oh, restez là la belle
Attendez mon retour
Soyez toujours fidèle
Et aimez moi toujours

Ne parlez pas d'attendre
Ce serait mon martyr
Je ne puis pas comprendre
Je suis prête à partir

Ne v'nez point à la guerre
Car il faut trop souffrir
Faut coucher sur la terre
Ça vous ferait mourir

Je n'crains pas la misère
ce n'est pas un tourment
Que coucher sur la terre
Au pieds de son amant

Si cela vous contente
Si ça vous fait plaisir
Je ne peux vous tourmenter
Je vous laisse partir

Ah quelle réjouissance
D'être à votre coté
Combattre pour la France
Et pour sa liberté

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