vendredi 26 septembre 2014

73 - Ma robe est doublée de blanc

Reprenons un thème déjà bien présent dans ce blog avec les filles pressées de se marier. Cette fois nous voici justement arrivés à la cérémonie.
Le mariage est un sujet qui a suscité bon nombre de chansons. Elles n'en font pas toutes la promotion. Ce sont souvent des avertissements sur les joies ou les désagréments de la vie de couple, Les soucis et les inconvénients du ménage sont des thèmes récurrents, tout comme les histoires de mal marié(e)s, de mariages mal assortis et d'aventures extraordinaires ou ridicules. Si donc vous avez des projets matrimoniaux, ne vous laissez pas influencer par le ton volontiers sarcastique ou parfois peu enjoué de ces chansons. Nous ne cherchons pas à vous dissuader. La tradition a surtout retenu les cotés négatifs de l'engagement. Rien à voir avec les chansons d'amour !
écouter la chanson et lire la suite

Un grand nombre de ces chansons ont été rassemblées par Fernand Guériff dans le tome 2 de ses collectes, intitulé le folklore du mariage (1). Pourtant celle ci, interprétée sur un rythme de rond du pays paludier, provient des enregistrements faits par Roland Brou auprès de Constance Crusson, chanteuse de tradition qui vivait à la Baule. Les sonorités du refrain, avec ces syllabes en blé – blanc sont un véritable appel à la danse qui contraste avec le caractère ambivalent des paroles : de la blancheur joyeuse des noces à la noirceur des habits de deuil.
Cette chanson fait partie d'une série enregistrée pour la Maison de la mariée (2), un musée briéron en rapport avec la tradition locale. « Sur l'île de Fédrun, la Maison de la mariée raconte de façon très vivante la vie des ouvrières de Saint-Joachim qui confectionnaient les couronnes des mariées aujourd’hui encore fabriquées pour la haute couture à Paris, l’histoire du globe de mariage et les secrets qu’il renferme et des souvenirs de familles pour revivre son enfance ou celle de ses aïeux ».
En passant par la Brière ne manquez pas la visite. Hors saison le musée est ouvert pendant les vacances scolaires ou les fins de semaine. Le mieux est de consulter le site.

à suivre

notes
1 – que vous pouvez encore vous procurer en allant voir la page « nos éditions »
2 - la maison de la mariée : 182 rue du Pouet - île de Fédrun - 44720 Saint-Joachim

chanson collectée par Roland Brou chez Mme Constance Crusson à La Baule (Loire-Atlantique) en juin 1996
interprètes : Annick Mousset et Françoise Bourse

Ma robe est doublée de blanc

J’ai descendu dans mon jardin
Cueillir la giroflée (bis)
J’en n’ai pas cueilli trois brins
Ma mère m’a appelée
Ma robe est doublée de blanc
Ma robe est doublée

J’en n’ai pas cueilli trois brins
Ma mère m’a appelée (bis)
Elle m’a appelée par mon nom
Fillette à marier
Ma robe est doublée de blanc…

… J’aime mieux être à marier
Que d’être mal mariée…

… Quand les maris sont méchants
On est bien bâtonnée…

… Quand les maris sont malades
On est bien désolée…

… Quand les maris sont morts
On est bien chagrinée…

… Il faut porter le deuil

Tout le long d’une année…

1 commentaire:

  1. Jean Denim (frère de Ane)30 septembre 2014 à 12:45

    La fin du chant laisse planer l'équivoque comme souvent...

    L'épouse est-elle "chagrinée" d'avoir perdu son mari ou bien l'est-elle parce qu'il lui faudra "porter le deuil pendant un an" ?

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