Reprenons un thème déjà bien présent
dans ce blog avec les filles pressées de se marier. Cette fois nous
voici justement arrivés à la cérémonie.
Le mariage est un sujet qui a suscité
bon nombre de chansons. Elles n'en font pas toutes la promotion. Ce
sont souvent des avertissements sur les joies ou les désagréments
de la vie de couple, Les soucis et les inconvénients du ménage sont
des thèmes récurrents, tout comme les histoires de mal marié(e)s,
de mariages mal assortis et d'aventures extraordinaires ou ridicules.
Si donc vous avez des projets matrimoniaux, ne vous laissez pas
influencer par le ton volontiers sarcastique ou parfois peu enjoué
de ces chansons. Nous ne cherchons pas à vous dissuader. La
tradition a surtout retenu les cotés négatifs de l'engagement. Rien
à voir avec les chansons d'amour !
écouter la chanson et lire la suite
Un grand nombre de ces chansons ont été
rassemblées par Fernand Guériff dans le tome 2 de ses collectes,
intitulé le folklore du mariage (1). Pourtant celle ci, interprétée
sur un rythme de rond du pays paludier, provient des enregistrements
faits par Roland Brou auprès de Constance Crusson, chanteuse de
tradition qui vivait à la Baule. Les sonorités du refrain, avec ces
syllabes en blé – blanc sont un véritable appel à la danse qui
contraste avec le caractère ambivalent des paroles : de la
blancheur joyeuse des noces à la noirceur des habits de deuil.
Cette chanson fait partie d'une série
enregistrée pour la Maison de la mariée (2), un musée briéron en
rapport avec la tradition locale. « Sur l'île de Fédrun, la
Maison de la mariée raconte de façon très vivante la vie des
ouvrières de Saint-Joachim qui confectionnaient les couronnes des
mariées aujourd’hui encore fabriquées pour la haute couture à
Paris, l’histoire du globe de mariage et les secrets qu’il
renferme et des souvenirs de familles pour revivre son enfance ou
celle de ses aïeux ».
En passant par la Brière ne manquez
pas la visite. Hors saison le musée est ouvert pendant les vacances
scolaires ou les fins de semaine. Le mieux est de consulter le site.
à suivre
notes
1 – que vous pouvez encore vous
procurer en allant voir la page « nos éditions »
2 - la maison de la mariée : 182
rue du Pouet - île de Fédrun - 44720 Saint-Joachim
chanson collectée par Roland
Brou chez Mme Constance Crusson à La Baule (Loire-Atlantique) en
juin 1996
interprètes : Annick Mousset et
Françoise Bourse
Ma robe est doublée de blanc
J’ai descendu dans mon jardin
Cueillir la giroflée (bis)
J’en n’ai pas cueilli trois brins
Ma mère m’a appelée
Ma robe est doublée de blanc
Ma robe est doublée
J’en n’ai pas cueilli trois brins
Ma mère m’a appelée (bis)
Elle m’a appelée par mon nom
Fillette à marier
Ma robe est doublée de blanc…
… J’aime mieux être à marier
Que d’être mal mariée…
… Quand les maris sont méchants
On est bien bâtonnée…
… Quand les maris sont malades
On est bien désolée…
… Quand les maris sont morts
On est bien chagrinée…
… Il faut porter le deuil
Tout le long d’une année…
La fin du chant laisse planer l'équivoque comme souvent...
RépondreSupprimerL'épouse est-elle "chagrinée" d'avoir perdu son mari ou bien l'est-elle parce qu'il lui faudra "porter le deuil pendant un an" ?