La semaine dernière nous avons pris un peu d'avance sur le calendrier, en fêtant Noël grâce aux oiseaux (1). Revenons au thème universel des chansons d'amour. Nous en sommes encore à la période ou la belle implore « mariez moi, ma mère » et où son galant se dit qu'il faut plumer la perdrix quand elle est prise (2). D'où la quantité phénoménale de chansons d'avertissement sur ce qui attend les jeunes tourtereaux (3) au lendemain de leurs noces.
Nous avons déjà publié dans ce blog plusieurs chansons sur ce thème (4) et ce n'est pas fini. La chanson interprétée cette semaine a été notée dans le pays nantais. Elle ne s'étend pas tant sur l'après mariage que sur les ruses des amants pour séduire les filles. Tout cela est exprimé tantôt par la métaphore la plus subtile, tantôt par des détails d'un réalisme certain. Que la belle se soit piquée en cueillant une rose, c'était sûrement au jardin d'amour. On sait ce que représente cette expression érotico-florale. En d'autres termes, et pour employer une expression populaire imagée, voilà deux jeunes gens qui ont « fêté Pâques avant les Rameaux » ! La belle se demande si elle n'a pas commis une erreur, alors que son ami essaie de la convaincre de ne pas se soucier du qu'en dira-t-on. La tournure poétique de la rose blanche laisse vite place à une autre façon de présenter les sentiments, cette fois beaucoup plus terre à terre. Le garçon qui fait tinter ses clefs pour faire croire qu'il a la bourse pleine (5), c'est du vécu ! pour écouter la chanson et lire la suite
Le
dernier couplet est un résumé de chansons déjà citées. Le mari
fainéant, buveur, coureur qui délaisse sa famille et son travail
pour le cabaret et la débauche. Nous aurons l'occasion d'en
reparler, tant cet aspect moralisateur est une constante dans la
chanson.
A suivre...
notes
1
– cailles farcies, magret de canard, foie gras d'oie, etc
2
– tiens, encore un oiseau !
3
– voir note n° 2
4
– N° 3 l'embarras du ménage – N° 21 qui veut avoir misère
5
– non, il n'y a aucune allusion grivoise dans cette phrase, bande
d'obsédés !
En
cueillant la rose au rosier blanc
En
cueillant la rose au rosier blanc (bis)
Je
me suis piqué le doigt, en la cueillant
Lors,
comment vous aimerais-je, lors comment ?
J’suis
restée au lit malade, deux ans (bis)
Mon
ami venait m’y voir et bien souvent
Lors,
comment vous aimerais-je, lors comment ?
M’apportant
ceinture, boucles d’argent (bis)
Mais
je n’osais les porter, rapport aux gens
Lors,
comment vous aimerais-je, lors comment ?
Portez-les,
la belle, craignez pas tant (bis)
Tous
les garçons à marier sont des pimpants
Lors,
comment vous aimerais-je, lors comment ?
Des
clefs dans leur poche, s’en vont sonnant (bis)
C’est
pour faire (à) croire aux filles que c’est d’l’argent
Lors,
comment vous aimerais-je, lors comment ?
Une
fois mariés sont des faignants (bis)
Qui
n’font qu’battre leur pauvre femme et leurs enfants
Lors,
comment vous aimerais-je, lors comment ?.
source :
Henriette David, à Treillières, en avril 1907
interprète
: Barberine Blaise (enregistrement spécifique)
catalogue :
Coirault 02417 - Ce que deviennent les garçons après le
mariage
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