Pas d’ambiguïté: la chanson que nous vous présentons cette semaine n'est pas une chanson de tradition orale. C'est une chanson d'auteur. Mais celui ci est vraiment un personnage clé dans la transmission de ces répertoires. A la fois conteur, chanteur et musicien, passeur d'une tradition familiale et collecteur du patrimoine des autres, tel était Stéphane Glotin. Nous avons choisi de lui rendre hommage en chantant ces quelques couplets dont la version originale a été livrée au micro de collecteuses parmi une quantité de pièces d'un riche répertoire.
Pour écouter la chanson et lire la suite:
C'est une situation particulière que d'être à la fois porteur d'une tradition chantée ou contée et soi même suffisamment passionné pour enregistrer la mémoire des autres et la transmettre au public. Car, à cette situation de “collecteur – collecté” s'ajoutait une participation active au revivalisme en tant que chanteur, musicien, conteur et organisateur.
Stéphane Glotin est né en 1923 dans une famille de charpentiers. Il s'est engagé dans la résistance et dans la libération de la Poche de Saint-Nazaire en 1945, puis dans l'armée de l'air. Il a ensuite exercé la profession d'artisan-charpentier au bourg de Campbon. Très motivé par l'histoire locale, les arts et traditions populaires, il est l'un des fondateurs de l'Association Historique du Pays de Cambon en 1985 dont il assume la présidence de 1990 à 1999. Arrivé à la retraite il s'est occupé entre 1991 à 2001 de la restauration du moulin de la Bicane, participant ensuite à l'animation de ce site jusqu'en 2010. Membre du groupe des « Chantous de Campbon », Stéphane animait les veillées aussi bien comme conteur, chanteur qu'au son du violon.
Sa démarche et celle d'autres personnes, a permis le recueil d'un grand nombre de chansons sur ce secteur. En plus des chants et de la musique il était un remarquable conteur. Il a publié en 2013 les Contes et Légendes du Sillon de Bretagne, ouvrage rassemblant des contes issus en majeure partie de sa tradition familiale.
A tous ces talents s'ajoute donc également celui d'auteur. Cette chanson en témoigne. Même si sa construction ne laisse aucun doute sur une composition récente, elle se ressent de l'influence des chansons traditionnelles recueillies parmi les proches, amis, voisins ou autres connaissances. Son histoire a-t-elle une connotation autobiographique ? C'est possible. A vous d'en profiter.
Plusieurs chansons de ce blog figurent parmi celles transmises par ce collecteur. Par exemple : 5 : enfant petit – 111 : Quand Margoton sort de sa cour – 117 : chanson de la mariée - 120 : Ami, mon bel ami - 147 : complainte du roulier – 150 : Quête de mai - 315: nous étions trois frères.
interprète : Janig Juteau
source : chanson composée par Stéphane Glotin, de Campbon (44), enregistrée par
Janig Juteau et Florence Grondin le 2 juillet 1999
Viens donc
Tu n’ veux donc pas Marie venir danser un peu
C’est mal car je t’en prie, mon cœur t’en fait l’aveu
Le soleil dans une heure va quitter l’horizon,
Tu vois bien que je pleure
Viens donc, viens donc !
Ah, je voudrais, ma chère, être avec toi toujours
La fête de ta mère n’est que dans quinze jours
Prends ta belle robe blanche et ton frais cotillon
C’est aujourd’hui dimanche
Viens donc ! Viens donc !
Entre les deux communes est l’enclos du berger
Nous cueillerons des prunes pour le faire enrager
Puis nous irons lui dire qu’on pille sa maison
Ah, comme nous allons rire
Viens donc ! Viens donc !
Ah, j’ai touché ton âme, je le vois dans tes yeux
Quand tu seras ma femme, m’obéiras-tu mieux
Encore un mois d’attente avant notre union
Ne sois pas si méchante
Viens donc ! Viens donc !
Ah comme te voilà mise, je n’oserai jamais
Montrer ma veste grise près de tes biaux effets
A son tour la fillette, riant avec raison
Elle lui dit : oh, grand bête
Viens donc ! Viens donc !
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