Ce
n'est pas la première des menteries que nous vous proposons. Le
genre connaît un tel succès que ce type de texte est présent dans
bien des répertoires. D'une chanson à l'autre on repère des
constantes ou des thèmes récurrents. L'imagination ou même
l'improvisation des interprètes y est toujours bien présente, du
moment que le non sens reste la source principale d'inspiration.
Ce
n'est donc pas pour le simple plaisir d'enrichir la collection de
menteries que nous vous offrons cette nouvelle version. C'est
l'originalité de sa structure qui a retenu notre attention.
Pour
écouter la chanson et lire la suite :
Avant
d'aller plus loin nous vous invitons à réécouter les précédentes
interprétations de menteries publiées dans ce blog, avec les
chansons :
40
- M'en revenant de Lille – janvier 2014
164
- Ton petit bonnet – août 2016
217
- Histoire de mensonges – septembre 2017
D'où
vient cet engouement pour les menteries qui se manifeste par une
multitude de chansons ? De la transgression innocente d'un des
dix commandements ? Du besoin de prendre quelques distances avec
la réalité ? Car il ne faut pas confondre mensonge et
menterie. Nous ne sommes pas dans l'exagération propre aux pécheurs
pour la qui la prise du moindre goujon se transforme en combat contre
un monstre aquatique « gros comme ça ! », ni la
vantardise des Tartarins de village capables à les entendre de tuer
d'une seule balle un lièvre et un pigeon en vol. Non, la chanson
prend bien la précaution de nous avertir d'emblée :
Je
vais vous dire une chanson qui n'est que de mensonges
Ceci
étant posé, tout est permis ou presque. Les animaux sont toujours
les plus sollicités pour illustrer ce thème. Et parfois les
bizarreries du corps humain : mordu au talon, on saigne à
l'oreille.
Cette
chanson ci reprend la structure d'une autre fréquemment entendue et
collectée dans le même secteur mais avec un texte différent. Il
s'agit d'un air à danser que les catalogues de MM Coirault et
Laforte répertorient respectivement sous les titres « la
brebis tondue « ou « vive le rossignol »(1). C'est
la vengeance d'une maumariée qui met dans le lit de son
« vieillard » une grosse pierre pointue. Chaque couplet
fait intervenir le rossignol affublé d'un qualificatif différent,
pour les besoins de la rime.
Mon
père m'a marié selon sa fantaisie
Il
m'a donné un vieillard
vive
le rossignol gaillard...
C'est
ce même procédé qui est utilisé ici. La chanson type du
« rossignol gaillard » est connue sous cette forme
essentiellement dans l'ouest de la France, Haute-Bretagne et Anjou.
Mais les menteries sont populaires dans toutes les régions et dans
toutes les langues.
notes
1
- référence Coirault : 5719 la brebis tondue (maumariées aux
vieillards) ; référence Laforte : I, D-14 Vive le
rossignol
interprète :
Janig Juteau
source :
collecte de Maximin Hervy auprès d'Ursule Gougaud, à Saillé
(Guérande)
catalogue
P. Coirault : 11401 – les menteries
catalogue
C. Laforte : IV, ma-26, les menteries
Je
vais vous chanter une chanson
Qui
n'est que de mensonges
Qui
n'est que de mensonges
Je
vais vous chanter une chanson
Qui
n'est que de mensonges
Qui
n'est que de mensonges
S'il
n'y a qu'un mot de vérité
vive
le rossignol d'été
S'il
n'y a qu'un mot de vérité
J'aimerais
mieux m'y pendre
J'aimerais
mieux m'y pendre
S'il
n'y a qu'un mot de vérité
J'aimerais
mieux m'y pendre
J'aimerais
mieux m'y pendre
Mon
père m'a-t-envoyé charruer – vive le rossignol d'été
sur
la tête d'un chêne
J'en
n'avais pas fait trois sillons – vive le rossignol mignon
Que
la grand messe y sonne
J'ai
pris mon charrue sur mon dos – vive le rossignol badaud
mes
deux bœufs dans ma poche
En
passant sur un châtaigner - vive le rossignol d'été
Rempli
de cerises
J'ai
flanqué mon aiguillon d'dans – vive le rossignol d'argent
Il
ne tombait que des melles
La
bonne femme au coin de sa maison – vive le rossignol mignon
Son
coq voulait la mordre
Il
l'a mordit au talon - vive le rossignol mignon
Elle
saignait à l'oreille
Le
chat qu'est dans le coin du foyer – vive le rossignol d'été
Qui
chauffait la marmite
En
voulant goûter à un chou – vive le rossignol jaloux
Il
a brûlé sa barbe
Les
mouches qu'étaient au plafond – vive le rossignol mignon
crevaient
leur ventre de rire
Les
rats qu'étaient dans le grenier – vive le rossignol d'été
Pissaient
dans leur chemise
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