Certains d’entre vous nous ont
demandé des chants de Noël. Ce ne sera pas pour cette semaine, mais
c’est un sujet sur lequel Dastum travaille. Nous aurons l’occasion
d’en reparler.
Si vous êtes en manque, deux
solutions. Soit vous allez passer votre dimanche dans l’un de ces
temples de la consommation, voués au culte du pouvoir d’achat, qui
diffusent en boucle les anges de nos campagnes qui sonnent de leurs
hautbois et leurs musettes...soit vous réécoutez ce magnifique Noël
des oiseaux que nous avons mis en ligne à la Toussaint l’an passé
(1).
En
attendant, et dans un tout autre registre, voici une chanson qui
fait le pendant à une précédente (2). Il ne s'agit plus de la
chanson de la mais du marié.
écouter la chanson et lire la suite
Tous
les témoignages de cette chanson viennent des régions de l'ouest,
entre Charente et Morbihan. Il ne serait pas surprenant que son
origine soit identique à celle de la fameuse chanson de la mariée.
En effet les différents textes varient si peu qu'une source commune
et unique est quasi certaine. Fernand Guériff précise qu'elle a été
publiée au moins une fois antérieurement à la collecte, dans le
journal Le Breton en 1837. Hormis le Bourg de Batz elle a
aussi été recueillie en Loire-Atlantique à Bouguenais et publiée
par Armand Guéraud qui la sous-titre « leçon ou explication
des devoirs d'un époux nouvellement engagé dans les liens du
mariage » . On la retrouve encore dans l'ouvrage de Bujeaud,
avec pour provenance l'Aunis.
Ce
texte désuet s'adresse aux époux mais d'abord au mari. Seule notre
version débute en s'adressant à la mariée. Les neufs couplets se
déroulent donc invariablement, sauf chez Bujeaud qui oublie le
huitième.
Un
détail cependant fait douter de sa justesse dans la version chantée
par Mme Pichon qui parle du « feuillage d'une amitié qui doit
toujours durer ». La chanteuse a-t-elle vraiment utilisé ce
mot ou bien le collecteur était-il dur de la feuille ? Les
autres versions semblent plus plausibles :
Le
faible gage d'une amitié...(Guéraud)
le
simple gage d'une amitié...(Bujeaud)
A
part ça disserter plus sur cette chanson ce serait jouer au jeu des
sept différences.
A
bientôt donc,
notes
1
– chanson n° 25 en novembre 2013. y'a plus de saisons !
2
– chanson n° 76 en octobre 2014
Publiée
dans le Folklore du mariage p. 217
notée
auprès de la chanteuse Adèle PICHON au Bourg de Batz, en 1895
interprètes :
Martine Lehuédé et Janig Juteau (chant) Gwenaelle Ambuhl (harpe et
chant)
Catalogue
Coirault : 5205 – ah ! Mon ami voici le jour aimable
Voici
le jour aimable (chanson du marié)
I
O
mon amie voici le jour aimable,
C’est
aujourd’hui que tu combles tes vœux,
Par
les liens sacrés du mariage.
C’est
ton pouvoir qui doit le rendre heureux.
II
En
épousant la beauté qui t’enchante
Pour
toi mon cœur en est rempli de joie,
Tu
as fait choix d’une beauté charmante :
Vraiment
c’est Dieu qui s’est mêlé pour toi.
III
Mais
toi l’époux de cette aimable fille
Depuis
longtemps tu soupir’s à ses pieds,
Promets
lui donc devant toute sa famille,
De
lui tenir la foi que tu lui dois.
IV
Et
vous choisie de cet amant fidèle,
C’est
aujourd’hui qu’il vous prend pour épouse,
Promettez-lui
un amour éternel,
Et
lui soyez fidèle pour toujours.
V
Vous
jeunes gens l’amitié vous engage,
A
vous aimer, vous aimer tendrement.
Si
l’on vous voit prospérer en ménage,
Ah
! quelle joie auront tous vos parents !
VI
Et
vos parents d’un couple si aimable,
C’est
aujourd’hui que Dieu unit leur sort ;
N’aigrissez
pas un aussi bon ménage
Afin
qu’ils soient toujours d’un aussi bon accord.
VII
Nous
somm’s venus du fond de nos bocages
Vous
présenter un bouquet d’oranger.
Acceptez-le
car voilà le feuillage
D’une
amitié qui doit toujours durer.
VIII
En
recevant ce bouquet d’éternel(le)
Entrelacé
de fleurs de l’oranger
Comprenez
bien qu’il faut être fidèle
Au
tendre époux qui a su vous aimer.
IX
Bonne
santé, la joie et la sagesse,
Joie
et santé vous soient longtemps donné’s
Longues
années bien loin de la tristesse !
Voilà
les vœux qui pour vous sont formés.
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