En ce mois d’août où l’on
commémore le soixante dixième anniversaire de la libération en
1944, la chanson nous rappelle qu’il a fallu attendre mai 45 pour
que la totalité de la Loire-Atlantique (1) retrouve la liberté. Ni
traditionnelle ni folklorique cette chanson sur un timbre connu fait
aussi partie du patrimoine oral.
Après le débarquement de Normandie en
juin 44, les troupes alliées avancent en Bretagne. Nantes est
libérée le 12 août , le sud de la Loire avant la fin du mois. Mais
l’armée allemande se replie dans des poches de résistance qui
tiendront jusqu’à la capitulation, à Saint-Nazaire comme à
Lorient et La Rochelle, entre autres (2). Autour de l’estuaire de
la Loire, 30 000 soldats, fortement armés tiennent la poche de Saint
Nazaire où la population, plus de 100 000 personnes, doit attendre
encore. Les conditions alimentaires et sanitaires y sont
épouvantables et la libération finale ne se fait pas dans la même
allégresse qu’ailleurs.
Cette chanson est là pour nous
rappeler cet épisode dramatique. Malgré cela elle est teintée d’un
optimisme qui justifie...
écouter la chanson et lire la suite
... le choix d’un timbre connu pour être un
quasi-hymne normand.
« Ma Normandie » a été
composée en 1836 par un chansonnier de Rouen, Frédéric Bérat.
Elle a d’abord connu le succès à Paris, avant de se répandre par
l’impression, la tradition orale puis de nombreux enregistrements.
Elle est aujourd’hui plus connue sous le titre « j’irai
revoir ma Normandie ».
Une autre chanson composée sur « la
poche » a été enregistrée sur le disque Saint Nazaire en
chansons (3). Sur l'air de tout va très bien madame la marquise,
elle décrivait sur un ton ironique les conditions de vie des
« empochés », coupés du reste du monde dans ce
territoire qui fut le dernier à être libéré, trois jours après
le 8 mai 1945.
notes
1 – qui s’appelait encore
« Loire-Inférieure » ; mais c’est une autre
histoire.
2 – Brest et Royan ont été libérées
plus tôt, mais à quel prix !
3 – Edité en 2001 par Dastum 44 et
toujours disponible – voir à la rubrique « éditions »
CHANTONS LE RETOUR
Nous renaîtrons à l’espérance
Quand l’hiver fuira loin de nous
Sous le beau ciel de notre France
Le soleil reviendra plus doux
Nous verrons finir nos misères
Quand l’hirondelle fera retour
Nous rebâtirons Saint-Nazaire
Ce sera notre pays pour toujours
Nous avons vu de sombres jours
Et en exil nous nous trouvons
Bien long paraît notre séjour
Loin de tout, loin de nos maisons
Notre souffrance passagère
S’en ira vite sans retour
Quand nous irons à Saint-Nazaire
Retrouver nos maisons et nos amours
Bientôt nous serons tous chez nous
Dans la ville toute embellie
Et brillante comme un bijou
Dans nos chantiers, frais reconstruits
Nous tous, les travailleurs sincères
Avec tous ceux des alentours
Nous ferons monter Saint-Nazaire
Et sa région plus haut, toujours,
toujours.
collectage : Fernand
Guériff, « Chansons de Brière… » - P. 280
auteur : non précisé
(timbre : Ma Normandie)
interprète : Bruno Nourry
Pour comparer : le premier
couplet de « Ma Normandie »
Quand tout renaît à l'espérance,
Et que l'hiver fuit loin de nous,
Sous le beau ciel de notre France,
Quand le soleil revient plus doux,
Quand la nature est reverdie,
Quand l'hirondelle est de retour,
J'aime à revoir ma Normandie,
C'est le pays qui m'a donné le jour.
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