La chanson que vous écouterez après
avoir lu ces quelques lignes, n'a plus rien à voir avec celles des
précédentes semaines. Ce qui ne nous empêchera pas d'y revenir.
L'arrivée des beaux jour et avec eux des premiers « estivants »
nous incite à faire dans la carte postale. C'est la meilleure
définition qu'on peut en donner. Fernand Guériff, à qui nous
l'empruntons (1), la classait comme « chanson locale extra
folklorique ». C'est à dire une composition récente sur un
timbre traditionnel.
Cette chanson en forme de dépliant du
syndicat d'initiative a certes moins de valeur que les complaintes ou
les danses qui font la richesse des fonds traditionnels. Cependant
elle n'est pas dénuée d'intérêt. A commencer par ce timbre connu
de tous mais dont l'origine mérite quelques explications.
Lire la suite et écouter la chanson
En effet l'air utilisé est celui d'une
histoire de blonde dont l'origine est très certainement locale. Si
les variantes « d'Auprès de ma Blonde » ont fait le tour
de la France et du Québec, sa version originale serait le fait d'un
compositeur du pays de Retz.
André Joubert du Collet, emmené comme otage par les hollandais lors de leur descente à Noirmoutier en 1674, composa cette chanson en captivité (2). Le Collet est aujourd'hui un petit port ostréicole à la limite du marais breton-vendéen. L'endroit fut aussi un port exportateur de sel dans les temps plus anciens, avant que le comblement progressif de la baie de Bourgneuf n'y rende la navigation impossible.
André Joubert du Collet, emmené comme otage par les hollandais lors de leur descente à Noirmoutier en 1674, composa cette chanson en captivité (2). Le Collet est aujourd'hui un petit port ostréicole à la limite du marais breton-vendéen. L'endroit fut aussi un port exportateur de sel dans les temps plus anciens, avant que le comblement progressif de la baie de Bourgneuf n'y rende la navigation impossible.
Nous reviendrons une autre fois sur
cette histoire qui propose d'échanger une blonde contre les tours de
Notre Dame ou le château de Versailles. En attendant goûtez les
charmes du pays nantais qui sont plus nombreux que quelques poissons
au beurre blanc accompagnés de muscadet.
Notes
1 – Chansons de Brière de Saint
Nazaire et de la presqu'ile guérandaise, par Fernand Guériff. Un
ouvrage qu'on peut encore se procurer pour une somme dérisoire,
auprès de Dastum 44 : voir à la page éditions
2 – selon Emile Boutin dans son
histoire du Pays de Retz, ainsi que Louis Lacroix dans son histoire
de la Baie de Bourgneuf.
AU PAYS DE NANTES
refrain
Au pays de Nantes, qu’il fait bon,
fait bon, fait bon
Au pays de Nantes, on y vit heureux
Il existe en Bretagne
Un riche département
Ayant de belles campagnes
Bordées par l’océan
Un lac aux eaux dormantes
Un fleuve majestueux
Au Gâvre et en Brière
Nos bons chasseurs surpris
Montrent leurs gibecières
De lièvre et de perdrix
La pêche est abondante
Près du lac de Grandlieu
Nos stations balnéaires
De Préfailles à Pornic
Au nord de Saint-Nazaire
La Baule ou Le Croisic
A la saison brûlante
Ont un charme de prix
Elles sont délicieuses
Les filles de chez nous
Gentilles et malicieuses
Elles font des jaloux
Et l’on chante et l’on danse
Avec des cœurs joyeux
Heureux qui a pu naître
Au pays enchanté
Et qui a pu connaître
Le gout du muscadet
Ah que celui-là chante
Le bonheur du pays.
collectage : Fernand
Guériff, « Chansons de Brière de Saint Nazaire et de la
presqu'ile guérandaise » - page 305
auteur : non précisé
(timbre : Auprès de ma blonde)
interprètes : Bruno Nourry
et Jean-Louis Auneau
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