Il y a quelque temps disparaissait une
figure de la musique traditionnelle : John Wright. En quelques
lignes nous voulons lui rendre aujourd'hui un hommage, tardif mais
bien sincère.
John était un personnage d'une grande
culture musicale, possédant un répertoire immense, dans bien des
domaines. Les archives de Dastum 44 peuvent en témoigner. Certes, ce
blog est avant tout consacré à la chanson. Ce n'est pas une raison
pour négliger les autres formes d'expression. John Wright avait
réalisé des collectes auprès de violoneux, notamment dans le Pays
de Retz. C'est donc un plaisir que d'entendre sa voix sur ces
enregistrements, quand il discute du répertoire, avec Louis Rousseau
de Saint Hilaire de Chaléons par exemple.
Voici un extrait qui a retenu notre
attention. C'est comme si vous y étiez :
- JW - Comment ça s'appelle ce que
vous venez de jouer ?
- LR – Ben ça c'est la mazure !
- JW – Qu'est que c'est le différence
entre le mazurka et le mazure ?
- LR – Aaaaahhh....ben....c'est pas
pareil.
Fin de l'échange. On n'en saura pas
plus.
C'est avec ce genre de réplique qu'on
se délecte quand on est musicien et qu'on farfouille dans les
archives de Dastum pour trouver du répertoire local.
Quelques années plus tard nous avons
remémoré cette séquence à John. Sans plus de certitudes sur
l'origine de l'air enregistré. D'après lui, l'arrivée de la
mazurka en Europe de l'ouest dans les années 1830 se serait faite
sous différentes formes et avec différents noms. On trouve
l'appellation « mazure » dans certains ouvrages de
l'époque. Rien de plus logique si on sait que cette danse –
mazurka ou mazure – est originaire du peuple des "mazurs"
vivant dans les plaines de Mazovie autour de Varsovie (et non pas de
Mazurie ; ce serait trop simple). La mazurka était une danse
dont se sont emparés les maîtres à danser du 19ème, sans doute en
raison de sa vogue (voir Chopin). Ils en ont fait une danse de salons
aux figures compliquées. Les variantes encore pratiquées dans nos
bals traditionnels ont, elles, survécu en raison de leurs formes
simples.
Bref ; Merci à John pour ces bons
moments et tellement plein d'autres.
Il paraît qu'en ce moment au paradis
des musiciens, les anges qui jouent de la harpe sont intrigués par
un son métallique et persistant qui se mêle à leurs arpèges.
C'est John Wright qui les accompagne à la guimbarde !
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