vendredi 21 juin 2013

9 - La chanson de Donges


Pour fêter la sortie du quatrième tome des chansons collectées par Fernand Gueriff, voici une évocation chantée d'une commune des bords de la Loire, extraite du tome 3 (voir page éditions).

Cette chanson n'a certes pas la qualité des grandes complaintes. Elle n'ambitionne pas de prix de poésie et ne concourra pas à l'eurovision. Son principal intérêt est d'être un modèle type de chanson composée sur un timbre. Pour les non initiés, le timbre désigne un air déjà utilisé en d'autres circonstances sur lequel un auteur, le plus souvent anonyme, a fait rimer ses propres paroles. C'est simple, surtout si l'air est bien connu. On se contente de préciser « sur l'air de... » et on ne s'embête plus avec le solfège. De nombreuses chansons populaires ou traditionnelles ont utilisé des timbres en vogue : l'air de Fualdès au 19ème siècle, la Paimpolaise au 20ème...Le recueil « la clé du caveau » est la plus connue des collections de timbres. Pour notre composition locale chacun reconnaîtra...
Pour écouter la chanson et lire la suite

La chanson de Donges by Dastumla
 
LA CHANSON DE DONGES
Sur les bords de la Loire, ancienne vicomté
Donges charme nos yeux par ses rares beautés
Mais pour les visiter, surtout ne tardez pas
Car vous n’y trouverez ni lits, ni matelas
Sur l’air du tra la la la…
 
Tout en nous promenant, allons à La Chaussée
Saluons au passage tous ces braves douaniers
Qui depuis si longtemps veillent avec grand succès
Sur la sécurité de tous ces fins Dongeais
Sur l’air du tra la la la…
 
Remontons lentement la belle rue Saint-Martin
Sous les regards inquiets, de plus en plus malins
De toutes ces vieilles filles qui derrière leurs croisées
Regardent avec plaisir passer les étrangers
Sur l’air du tra la la la…
 
A la sortie du bourg un hospice fondé
Pour vieillards infirmes si souvent délaissés
Un poète y naquit jadis avec sa sœur
Les deux Boulay-Paty en sont les fondateurs
Sur l’air du tra la la la…
 
Pour curiosité y a aussi un couvent
Une église sans clocher, plusieurs moulins à vent
Donges possède aussi un joli p’tit boul’vard
Qui conduit chez Avenard faire une partie d’billard
Sur l’air du tra la la la…
 
source : Fernand Guériff (collectage auprès de Josette Beilvert)
interprète : Daniel Lehuédé
timbre : C’est la mère Michel…
Pour notre composition locale vous avez reconnu la musique d'une chanson qui replonge au cœur de la plus tendre enfance.
 Mais laissons là ces explications qui dépendent de trop de facteurs et ne sont pas à suivre à la lettre. Et maintenant que vous êtes affranchis (1) revenons à la commune de Donges. C'était autrefois un petit bourg de cultivateurs et de pêcheurs. Une raffinerie de pétrole s'y est implantée dans les années trente. Elle est aujourd'hui la deuxième de France. La présence de cet établissement fit le malheur de Donges, entièrement rasée par les bombardements de la seconde guerre mondiale. La ville actuelle n'a donc plus grand chose à voir avec les charmes vantés dans notre chanson de la semaine.
Les Boulay-Paty dont il est question dans la chanson furent l'un poète, l'autre magistrat. Durant la révolution, ce dernier, Pierre-Sébastien Boulay-Paty, s'opposa au sinistre Carrier qui fit régner la terreur à Nantes.
 
(1) la présidente et le conseil d'administration de Dastum 44 déclinent toute responsabilité pour les mauvais jeux de mots contenus dans ce blog ; ils sont le reflet de l'esprit des rédacteurs. (qui ne sont quand même pas timbrés – note du rédacteur)