Pour fêter la sortie du
quatrième tome des chansons collectées par Fernand Gueriff, voici
une évocation chantée d'une commune des bords de la Loire, extraite
du tome 3 (voir page éditions).
Cette chanson n'a certes
pas la qualité des grandes complaintes. Elle n'ambitionne pas de
prix de poésie et ne concourra pas à l'eurovision. Son principal
intérêt est d'être un modèle type de chanson composée sur un
timbre. Pour les non initiés, le timbre désigne un air déjà
utilisé en d'autres circonstances sur lequel un auteur, le plus
souvent anonyme, a fait rimer ses propres paroles. C'est simple,
surtout si l'air est bien connu. On se contente de préciser « sur
l'air de... » et on ne s'embête plus avec le solfège. De
nombreuses chansons populaires ou traditionnelles ont utilisé des
timbres en vogue : l'air de Fualdès au 19ème siècle, la
Paimpolaise au 20ème...Le recueil « la clé du caveau »
est la plus connue des collections de timbres. Pour notre composition
locale chacun reconnaîtra...
Pour écouter la chanson et lire la suite
La chanson de Donges by Dastumla
LA
CHANSON DE DONGES
Sur
les bords de la Loire, ancienne vicomté
Donges
charme nos yeux par ses rares beautés
Mais
pour les visiter, surtout ne tardez pas
Car
vous n’y trouverez ni lits, ni matelas
Sur
l’air du tra la la la…
Tout
en nous promenant, allons à La Chaussée
Saluons
au passage tous ces braves douaniers
Qui
depuis si longtemps veillent avec grand succès
Sur
la sécurité de tous ces fins Dongeais
Sur
l’air du tra la la la…
Remontons
lentement la belle rue Saint-Martin
Sous
les regards inquiets, de plus en plus malins
De
toutes ces vieilles filles qui derrière leurs croisées
Regardent
avec plaisir passer les étrangers
Sur
l’air du tra la la la…
A
la sortie du bourg un hospice fondé
Pour
vieillards infirmes si souvent délaissés
Un
poète y naquit jadis avec sa sœur
Les
deux Boulay-Paty en sont les fondateurs
Sur
l’air du tra la la la…
Pour
curiosité y a aussi un couvent
Une
église sans clocher, plusieurs moulins à vent
Donges
possède aussi un joli p’tit boul’vard
Qui
conduit chez Avenard faire une partie d’billard
Sur
l’air du tra la la la…
source :
Fernand Guériff (collectage auprès de Josette Beilvert)
interprète
: Daniel
Lehuédé
timbre :
C’est
la mère Michel…
Pour notre composition locale vous avez reconnu la musique d'une chanson qui replonge au cœur de la plus tendre enfance.
Mais laissons là ces explications
qui dépendent de trop de facteurs et ne sont pas à suivre à la
lettre. Et maintenant que vous êtes affranchis (1) revenons à la
commune de Donges. C'était autrefois un petit bourg de cultivateurs
et de pêcheurs. Une raffinerie de pétrole s'y est implantée dans
les années trente. Elle est aujourd'hui la deuxième de France. La
présence de cet établissement fit le malheur de Donges, entièrement
rasée par les bombardements de la seconde guerre mondiale. La ville
actuelle n'a donc plus grand chose à voir avec les charmes vantés
dans notre chanson de la semaine.
Les Boulay-Paty dont il
est question dans la chanson furent l'un poète, l'autre magistrat.
Durant la révolution, ce dernier, Pierre-Sébastien Boulay-Paty,
s'opposa au sinistre Carrier qui fit régner la terreur à Nantes.
(1) la présidente et le
conseil d'administration de Dastum 44 déclinent toute responsabilité
pour les mauvais jeux de mots contenus dans ce blog ; ils sont
le reflet de l'esprit des rédacteurs. (qui ne sont quand même pas
timbrés – note du rédacteur)