Oui, c'est la rentrée, sur les
chapeaux de roues, avec plein d'activités, de festivités qui vont
nous occuper dès les prochaines semaines. Tout cela est détaillé
par ailleurs sur ce blog.
Non, cette chanson n'est pas liée à
l'actualité, ni aux joies de la plaisance qui attirent en masse les
estivants sur nos côtes, ni aux drames de l'émigration qui poussent
en masse des candidats à un monde meilleur sur des rafiots
improbables. Même pas aux paquebots et autres grands voiliers qui
ont attiré l'attention sur l'estuaire de la Loire pour une
commémoration d'événements centenaires.
Cette chanson anodine est bien un
départ sans retour, mais reste une énigme.
pour écouter la chanson et lire la
suite
Les chanson maritimes ne sont pas
toutes chantées dans les ports. Celle ci a été collectée dans un
village à l'intérieur des terres, peut être auprès d'un ancien
marin retraité. Elle associe deux de nos plus importantes sources de
chansons traditionnelles : le chanoine Soreau qui l'avait donc
notée aux confins de la Vendée et Fernand Guériff qui l'a publié
parmi les chansons consacrées à Saint-Nazaire.
Elle mélange adroitement un sujet
grave avec une expression enjouée. Qu'est-il advenu de notre marin :
naufrage, exil... ? Nous ne savons seulement qu'il n'est pas
revenu. Mais la brièveté de la chanson suppose peut-être une suite
qui n'aurait pas été notée ?
Son refrain fait inévitablement
référence à la chanson paillarde « allons à Messine ».
Ici on se contente de partir pour Belle-Ile, rivages moins éloignés.
La comparaison s'arrête là. Nous avons heureusement échappé à la
reprise de l'air original (1). La mélodie telle qu'elle a été
imprimée par Guériff se prête bien à une danse en rond, genre
passepied ou bal. Malheureusement, le manque de commentaires, tant
dans le manuscrit de Soreau que dans l'ouvrage consacré à
Saint-Nazaire ne nous permet pas d'en savoir plus. Ce sont donc juste
des suppositions. Si cette chanson évoque pour vous quelque chose de
plus précis, n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires.
En attendant, bonne rentrée, chantez
bien, et à bientôt
notes
1 – Allons à Messine (ou à Lorient)
a été écrite sur le timbre d'une ancienne chanson autrichienne
« lieber Augustin » (cher Augustin). On vous dit ça
juste pour étaler notre science, bien sur.
interprète : Dominique
Juteau
source : publié par
Fernand Guériff, dans Le trésor des chansons populaire…volume
III, page 345)
collectage d'Abel Soreau chez Jean
Rondeau, à La Bénate (44), en 1904
Chanson non référencée dans les
catalogues
Il était un p'tit gars
Qui s'en allait gaiement
Du port de Saint-Nazaire
Dessus un bâtiment
refrain
Pour aller à Belle-Ile
Pêcher la sardine
Pour aller à Lorient
Pêcher le hareng
Du port de Saint-Nazaire
Dessus un bâtiment
Qui s'en va sur la mer
Toutes ses voiles au vent
… Est parti le matin par un bien joli
temps
… N'est jamais revenu après un si
long temps.
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