Et
si ça vous dit quelque chose c'est tout à fait naturel. Nous avons
là un des timbres les plus utilisés dans la chanson populaire
française. Nous avons déjà expliqué l'utilisation des timbres.
Reportez vous à la semaine n° 9 « la chanson de Donges ».
Celui de cette chanson à boire est noté sous le numéro 335 dans
la clé du caveau, recueil publié au 19ème , la plus connue
des collections de timbres (2). L'air est cependant beaucoup plus
ancien. Il apparaît pour la première fois dans le « Parnasse
des muses » (Paris, 1627) classé dans les chansons bachiques.
Il est repris par Ballard au 18ème. Ce timbre avec ses répétitions
connaît un tel succès qu'on le retrouve dans tous les domaines.
Chansons de Noël tout d'abord, qui connaissent une grande vogue à
cette époque (1) « Prenez bergers vos hautbois »
« Allons bergers allons tous » « Quand Dieu naquit
à Noel », etc. Ce qui fit parfois croire qu'un chant de Noël
était à l'origine de ce timbre. A la révolution, il sert à de
nombreuses chansons politiques. A ces thèmes s'ajoutent toute une
série de chansons paillardes, chants de marins, succès du café
concert, et chansons composées localement par quantité d'anonymes.
pour écouter la chanson et lire la suite:
pour écouter la chanson et lire la suite:
Comme
bien souvent, les versions populaires ont suivi les courants
d'émigration. C'est ainsi que « le père Noé » a servi
à faire danser aux Antilles et que Conrad Laforte, qui la classe
dans les chansons folkloriques à sujets religieux, dit en avoir noté
48 versions rien qu'au Canada. S'il est bien une chanson non
localisable c'est celle là. Apparue dans des milieux lettrés elle
s'est répandu dans toute la francophonie. La version chantée cette
semaine a été collectée dans le sud de la Loire-Atlantique. Mais
Patrick Bardoul en a enregistré une version identique chantée par
Marie Barthélémy, à Sion les mines, dans le pays de Chateaubriant.
A l'origine le premier couplet était celui consacré à l'empereur
Alexandre. Mais c'est sous le timbre de « Quand la mer rouge
apparut » que cette chanson est connue. Quand aux milieux
populaires ils semblent donner la préférence à Noé, auquel les
viticulteurs sont redevables d'avoir préservé la vigne au temps du
déluge.
Joyeux
Noël et bon Noé à toutes et à tous
Notes
1
– la grande période des Noëls français est surtout à cheval sur
les 15ème et 16ème siècles, où de nombreux chants populaires ont
servi de timbre à des Noëls, processus identique à la
transformation des blues en gospel. Mais c'est une autre histoire sur
laquelle nous reviendrons certainement un jour.2 – jeu de mots de faible qualité, déjà utilisé qui plus est. De plus qu'est ce que c'est que cette idée de placer la note n° 2 avant la note n° 1 ? Si vous trouvez que la qualité de ce blog est en baisse n'hésitez pas à nous le faire savoir (signé : le blogueur maso)
Notre bon père Noé
Notre
bon père Noé
Patriarche
digne
Qui
le premier a planté
Le
cep de la vigne
Quand
ce fut pour passer l’eau
Dieu
lui fit faire un bateau
Qui
fut son, son, son
Qui
fut ré, ré, ré
Qui
fut son, qui fut ré
Qui
fut son refuge
Au
temps du déluge
Quand
la mer rouge apparût
A
la troupe noire
Pharaon
y accourut
Et
voulut en boire
Mais
Moïse le plus fin
Vit
bien qu’n’était pas du vin
Il
la pa, pa, pa
Il
la sa, sa, sa
Il
la pa, il la sa
Il
la passa toute
Sans
en boire goutte
Pour
nous qui ne sommes pas
Du
temps de Moïse
Nous
ne lassons pourtant pas
De
croire à l’église
Buvons-en
donc, mes amis
Du
blanc, du rouge et du gris
La
troupe in, pin, pin
La
trou fi, fi, fi
la
troupe in la trou fi
La
troupe infidèle
Aura
l’eau pour elle.
source :
« chants populaires du comté Nantais et du Bas-Poitou » (Armand
Guéraud / Joseph Le Floc’h - Nantes)
interprète
: Daniel
Lehuédé
catalogue P.
Coirault :
Quand
la mer rouge apparut (Le vin – N° 10707)
catalogue
C. Laforte : Notre grand-père Noé (4-N-06)
Version
originelle de cette chanson
Quand
la mer Rouge apparût
Aux
yeux de Grégoi-re
Aussitôt
ce buveur crût
Qu'il
n'avait qu'à boi-re
Mais
mon voisin fut plus fin
Voyant
que ce n'était du vin
Il
la pa pas, pas, pas
Il
la sa, sa, sa
Il
la pas, il la sa
Il
la passa tou-te
Sans
en boi-re gout-te !
Alexandre
dont le nom
A
rempli la ter-re
N'aimait
pas tant le canon
Qu'il
n'aimait le ver-re
Si
le grand Mars des guerriers
S'est
acquis tant de lauriers
Que
pouvons, vons, vons
Que
devons vons vons
Que
pouvons, que devons
Que
pouvons nous croi-re
Sinon
de bien boi-re !
Le
bonhomme Gédéon
Faisait
des merveilles
Ainsi
n'usait sédition
Rien
que des bouteilles
Servons
nous donc aujour'hui
De
bouteilles comme lui
Faisons
la la la
Faisons
gue gue gue
Faisons
la, faisons gue
Faisons
tous la guerre
A
grand coups de verres
Samson
au vieux testament
Acquit
de la gloire
Ne
se servant seulement
Que
de la mâchoire
Mangeons
doncque hardiment
Mais
buvons tout aussi gaiment
C'est
une o o
C'est
une pro, pro,
C'est
une o, c'est une pro,
C'est
op-pro-o-be
D'être
toujours sobre
Loth
qui fut un homme de bien
Se
plaisait à boire
Dieu
ne lui en disait rien
Il
le laissait faire
Et
puis quand il était soûl
Il
s'endormait comme nous
Dans
une ca, ca, ca
Dans
un ver, ver, ver
Dans
une ca, dans un ver
Dans
une caverne
Près
de la taverne
Noé
pendant qu'il vivait
Patriarche
digne
Savait
bien comme on buvait
Du
fruit de la vigne
De
peur qu'il ne bût d el'eau
Dieu
lui fit faire un bateau
Trouver
re, re, re
Trouv
er fu, fu,fu
Trouver
re, trouver fu,
Pour
trouver refuge
Au
temps du déluge.
premier
couplet du Noël de Louis-Claude Daquin
Prenez,
bergers, vos hautbois
Quittez
vos houlettes.
Unissez
aussi vos voix
Avec
vos musettes.
Chantons
noé, Noé,
Car
Jésus est déjà né
Tout
nu sur, sur, sur,
Tout
nu la, la, la,
Tout
nu sur, tout nu la,
Tout
nu sur la dure
Dans
cette froidure
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