Cette chanson a été publiée par
Dastum 44 dans le tome 3 des chansons rassemblées par Fernand
Guériff (comment ça ? Vous ne l'avez pas encore!).
L'informateur, Jean Delalande, dit « Jean la culotte »,
l'avait apprise dans sa jeunesse au village de la Madeleine de
Guérande. Il avait 83 ans quand il a été collecté. Comme le
souligne Guériff, une version aux paroles semblables mais à la
mélodie différente a été notée par Tiersot dans l'ouvrage «
chanson des Alpes françaises » page 472. La Savoie est bien
connue pour avoir fourni une main-d’œuvre jeune et abondante à
cette corporation. Rien ne prouve pour autant que la chanson soit
originaire des Alpes. D'autres versions ont été notées en
Lorraine, dans le Berry, au Québec et dans bien d'autres endroits.
Le refrain de cette chanson est inspiré par un
de ces cris de métiers que les artisans entonnaient dans les rues
pour solliciter la clientèle. Sans doute devaient-ils s'en tenir...
....au refrain, la chanson entière étant moins sujette à la publicité.
Ce refrain apparaît aussi dans une
pièce de théâtre créée en 1825 à Paris et intitulée...Le petit
ramoneur ! Épouvantable mélodrame en trois actes d'un certain
Thomas Marie François Sauvage.
L'un des personnages qui y occupe la
profession de « poêlier-fumiste », n'est pas savoyard
mais auvergnat. Le petit ramoneur est son neveu qui explique très
bien tout l'intérêt d'employer des enfants dont la petite taille
leur permet de se faufiler dans les conduits de cheminée. Du moins
en était-il ainsi avant que les lois sociales et le chauffage
électrique ne viennent causer du tort à cette main d’œuvre peu
coûteuse (1).
note
1 – Est-il encore besoin de préciser
que tout n'est pas à prendre au premier degré dans ce blog ?
Le petit ramoneur
C’était un petit ramoneur
Qui travaillait de bon cœur
Va de bourg en village
En cherchant de l’ouvrage
Il remet en bon état
Les cheminées, les p’tites cheminées
Il remet en bon état
Les cheminées du haut en bas
C’était la fille d’un marchand
Qui l’arrêta en passant
P’tit ramoneur habile
Toi qui as si bonne mine
Mettras-tu en bon état
Ma cheminée, ma p’tite cheminée
Mettras-tu en bon état
Ma cheminée du haut en bas
Sa cheminée j’ai visitée
Sa cheminée j’ai visitée
Je lui dis : ma bergère
L’entrée est trop étroite
Non, non, non, je n’pourrai pas
Votre cheminée, votre p’tite
cheminée
Non, non, non, je n’pourrai pas
Vous la remettre en bon état
Va, va, va, va grand nigaud
Va, va, va, tu n’es qu’un sot
Y’a des jeunes hommes en ville
Qui auront meilleure mine
Qui mettront en bon état
Ma cheminée, ma p’tite cheminée
Qui mettront en bon état
Ma p’tite cheminée du haut en bas
Je m’suis mis à deux genoux
Enfin d’ne venir à bout
A chaque coup de râflette
J’embrassais ma brunette
J’lui mettais en bon état
Sa cheminée, sa p’tite cheminée
J’lui mettais en bon état
Sa cheminée du haut en bas
Mais quand l’ouvrage fut fini
Il fallut se rafraîchir
Du vin et de la bière
Pour moi et ma bergère
Du thé et du chocolat
Pour nous remettre, pour nous remettre
Du thé et du chocolat
Pour nous remettre en bon état.
source : chanté à Fernand
Gueriff par Jean Delalande, de Guérande. Publié dans le tome 3 du
Trésor des chants populaires folkloriques du pays de Guérande, page
170.
interprètes : Bruno Nourry
/ Jean-Louis Auneau
catalogues - P. Coirault :
Le ramoneur habile (11820) C. Laforte : Ramonez la cheminée du
haut en bas (2-O-105)
Un grand bravo pour ce blog et la prose !
RépondreSupprimerVincent B (un fervent visiteur)
Voir en italien "il spazzacamin"
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