vendredi 12 juillet 2013

12 - Les canotiers de Loire

Vous ne l'avez sans doute pas encore remarqué, mais, depuis peu, les jours diminuent. C'est moins évident avec l'arrivée d'une chaleur estivale propice à oublier tous les soucis pour aller folâtrer dans l'herbe ou emmener la famille aux bains de mer. Pourtant le rythme des saisons est inéluctable et dans moins de six mois ce sera l'hiver. Il s'en est fallu de peu que nous vous proposions cette semaine, avec un peu d'anticipation, une chanson de Noël. Ce sera pour plus tard.
Poursuivons donc notre série des beaux jours. Après le barbecue et la baignade voici une évocation de la navigation de plaisance telle qu'on la pratiquait vers la fin du 19ème siècle. Avant que la démocratisation du dériveur ne fasse naitre les générations de coureurs d'océans, les hardis navigateurs ont d'abord colonisé les rivières. Ces refrains parlent de l'Erdre (Gueule de Serpent) ou de la Loire (régates du Pellerin, de Trentemoult...). "Les canotiers de la Loire" a été imprimée à cette époque dans un ouvrage intitulé le livre d'or du bord. Comme beaucoup de chansons de ce genre elle énumère les escales de l'estuaire de la Loire.
Alors, bon vent aux marins qui chantent les rêves qui les hantent....
 
pour écouter la chanson et lire les paroles:

 
Les canotiers de Loire by Dastumla

LES CANOTIERS DE LOIRE


Le dimanche et souvent la veille
Chacun de nous rallie son bord
Rallie son bord !
Tout en chantant l’on appareille
C’est à qui hurlera l’plus fort
Hurl’ra l’plus fort !

refrain
Oui, nous aimerons toujours
En naviguant sur la Loire
Fumer, chanter, rire et boire
La nuit et le jour
Oui, nous aimerons toujours
En naviguant sur la Loire
Fumer, chanter, rire et boire
Du matin au soir

Avant de quitter le mouillage
On embarque les provisions
Les provisions !
Le jambon, le pain, le fromage
Les pommes de terre et les oignons
Et les oignons !

Dès qu’on a largué les amarres
Nous buvons le coup du départ
Coup du départ !
En laissant le soin de la barre
A l’équipier le moins flemmard
Le moins flemmard !

On prend l’absinthe à Roche-Maurice
A la Basse-Indre ou à Couëron
Ou à Couëron !
Et si le vent nous est propice
Nous allons diner au Migron
‘Ner au Migron !

Quand il s’agit de la cuisine
Les canotiers sont très adroits
Sont très adroits !
Tous les ratas ont de la mine
La soupe, on s’en liche les doigts
Liche les doigts !

Quelques fois n’ayant pas d’assiette
Et l’appétit ne manquant pas
Ne manquant pas !
Comme on n’tient pas à l’étiquette
Nous boulottons tous au même plat
Tous au même plat !

Sur les ilots de la rivière
Quand nos voulons faire un gueul’ton
Faire un gueul’ton !
Nous embarquons des canotières
Pour faire cuire la soupe à l’oignon
Soupe à l’oignon !

Nous aimons les flots et la houle
Aussi, toutefois qu’il y a moyen
Qu’il y a moyen !
Nous allons pour pêcher les moules
A Bagu’naud ou au Pouliguen
Au Pouliguen !

source : ouvrage « Le livre d’or du bord » (années 1900)
interprète : Daniel Lehuédé