Cette chanson raconte l'histoire d'un
mec amoureux de la fille de son voisin. Mais là n'est pas son
principal intérêt. Délaissons donc le fond pour la forme. Nous
avons là un spécimen rare de chanson où une succession de rimes
internes finit par créer un véritable écho. Dans cette version
collectée dans le Pays de Retz, elle a été notée en chant à
répondre. En essayant de la chanter vous pourrez juger de la
difficulté d'interprétation. C'est aussi vrai pour le meneur que
pour les réponses (1). Intéressante, elle l'est à plus d'un titre.
D'ailleurs, elle est plus connue comme « Au bois rossignolet »
ou « Ah qu'il est doux d'aimer la fille de son voisin »
que sous le titre « Sous un thym » que nous avons
conservé du cahier de chansons où nous l'avons trouvée.
Pour écouter la chanson et lire la
suite :
L' accumulation de rimes intercalées
entre les mots et les syllabes en fait un exercice difficile à
réussir du premier coup. Essayez sans vous tromper:
j'en ai fait leré - un fla lera -
geolet leré - joli leri,
sachant qu'à la reprise les coupures
ne seront plus au même endroit !
Ce texte vient du cahier de chansons
notées au dix neuvième siècle par Poiraud, violoneux du Pays de
Retz, aux alentours de Pornic. Une version proche, pour les paroles
comme la mélodie a été collectée en 1895, au Croisic, par Abel
Soreau qui l'a publiée dans son cinquième recueil de « vieilles
chansons du pays nantais », sous le titre « M'y allant
promener, le rer ». Elle ne comporte que six couplets et
s'arrête avant qu'on sache ce que :
Ma flu le ru – T'a dit le ri
Notez au passage que la coupure du mot
flûte évite de rimer avec le rut. Pudeur du chanoine ou de son
informatrice, Catherine Renio ?
En revanche la version de Gustave
Clétiez, publiée par Fernand Guériff, ne reprend que les couplets
où il est question d'embrasser la fille du voisin et sur une
structure complètement différente et plus classique.
Cette chanson n'est plus guère chantée
aujourd'hui. Elle vient de loin ; sa première publication
remonte à 1602 (2). Le texte et la forme on peut être paru désuets
et peu adaptés aux circonstances contemporaines, danse ou autres.
Hormis ces trois sources écrites, elle est absente des archives
sonores de Dastum. A vous de la faire revivre.
Notes
1 - on aurait pu plaisanter avec les
répondeurs, mais c'était trop téléphoné.
2 - dans : Non le trésor ny le
Trias ne le Cabinet, moins la beauté, mais plus, la Fleur ou
l'eslite de toutes les chansons amoureuses et airs de court tirez des
œuvres et manuscripts des plus fameux poëtes de ce temps – A.
de Launay, Rouen, 1602 (d'après P. Coirault)
Interprètes : Jean-Louis
Auneau, avec Hugo Arribart et Daniel Lehuédé
source : manuscrit du
ménétrier Poiraud « quatre vingt chansons du Pays de Retz »,
recopié par Michel Gautier
Catalogue P. Coirault : Ah
qu'il est doux d'aimer la fille de son voisin (n° 118 - Lyriques)
Catalogue C. Laforte : Au
bois rossignolet (IV, N-12)
Sous un thym
A l'ombre sous un thym – lerin
Je me suis endormi – leri
Je me suis endormi
Mais à mon réveiller – leré
Le thym – lerin – était – leré
- fleuri – leri
Au bois rossignolet – leré
Au bois rossignolet
Mais à mon réveiller – leré
Le thym était fleuri – leri
Et j'ai pris mon couteau – lero
J'en ai lerai coupé leré un brin
lerin
De ce brin j'en ai fait leré
Un fla lera geolet leré joli leri
Je suis allé flutant leran
Le long leron du grand leran chemin
lerin
Avez vous entendu leru
Ce que leré ma flute lerut adit leri
Qu'il fallait bien aimer leré
La fille lerille de son leron voisin
lerin
Quand on la voit l'matin lerin
On lui leri donne un lerin sourire
lerire
Quand on la voit le soir leroir
On lui leri donne un lerin baiser leré
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